Depuis plusieurs semaines, la Guinée est confrontée à une pénurie de ciment qui frappe l’ensemble du pays. À Boké, dans la commune urbaine, les magasins spécialisés dans la vente de ce matériau de construction sont quasiment tous vides. Actuellement, un sac de ciment se négocie entre 90 000 et 100 000 francs guinéens, selon les qualités et les points de vente. Face à cette situation, le président de la Chambre régionale de commerce, d’industrie et d’artisanat de Boké propose une solution d’urgence au gouvernement de la transition.
Sur le terrain, la réalité est alarmante. Trouver un sac de ciment, même à prix élevé, relève du parcours du combattant. Les commerçants désemparés peinent à satisfaire la demande. Abdourahmane Baldé, vendeur dans la commune urbaine, témoigne :
« Nous vendons les sacs de 42,5 kg à 100 000 francs, et ceux de 32,5 à 90 000 francs. Mais même à ces prix, c’est difficile d’en avoir. Les clients se plaignent quand ils ne trouvent pas de ciment. Tous nos magasins sont vides. On ignore les causes exactes de cette pénurie ».
La crise a provoqué une flambée des prix, comme le confirme El Hadj Alimou Diallo, président de la Chambre régionale de commerce.
« Beaucoup pensent que cette pénurie est liée aux travaux du projet Simandou. Ce qui est certain, c’est que les prix ont considérablement augmenté », a-t-il affirmé.
Pour atténuer les effets de la crise, M. Diallo propose une mesure temporaire.
« Vu la situation, j’invite le gouvernement à autoriser l’importation de ciment, au moins pour trois mois, afin de soulager le marché. Dans les pays voisins, le ciment coûte moins cher que celui produit localement. Cela pourrait être une solution provisoire mais efficace », a-t-il sollicité.
Cette pénurie a des répercussions directes sur le secteur du BTP : plusieurs chantiers sont à l’arrêt dans la commune urbaine de Boké, paralysant les activités des entrepreneurs et des maîtres d’ouvrage.
Mamadou Bah, depuis Boké