Dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière en Guinée, une délégation belge en mission dans le pays, dirigée par le directeur général de l’Office des étrangers du Royaume de Belgique, a animé une conférence de presse ce jeudi 12 juin 2025 dans un réceptif hôtelier de Conakry. L’objectif : évoquer l’immigration des ressortissants guinéens vers la Belgique et faire le point sur la situation de ces migrants, en insistant sur les risques liés à cette migration non réglementée.
Dans sa communication, le directeur général de l’Office des étrangers du Royaume de Belgique a souligné l’augmentation du nombre de demandes de protection internationale provenant de ressortissants guinéens, rappelant que ces demandes sont évaluées selon les procédures internationales reconnues.
« Beaucoup de personnes font l’objet d’une décision négative et n’obtiennent pas le droit de séjourner en Belgique. Ceux dont la demande est rejetée se retrouvent dans une situation précaire de séjour irrégulier. L’année dernière, la Belgique a reçu près de 1 300 demandes de protection internationale venant de la Guinée », a soutenu Freddy Roosemont.
Il a précisé que cette protection, également appelée demande d’asile, est strictement réservée aux personnes ayant fui des persécutions personnelles ou des conflits armés.
« Chaque dossier fait l’objet d’une évaluation détaillée et individuelle. Les demandes guinéennes sont souvent rejetées, et les personnes finissent dans la clandestinité, sans aide financière, avant d’être retournées au pays. Elles auront tout investi, elles-mêmes et leurs familles, pour se retrouver finalement sans titre de séjour », a-t-il ajouté.
Freddy Roosemont, directeur général de l’Office des étrangers belge, a également insisté sur les conditions de vie extrêmement précaires d’une personne en séjour irrégulier.
« La vie en Belgique est chère. Une personne en séjour irrégulier ne peut ni travailler légalement, ni bénéficier de prestations sociales. Travailler sans permis est un délit, ce qui l’expose à l’exploitation. Elle risque aussi d’être arrêtée par la police à tout moment », dit-il.
Il a poursuivi en expliquant le processus d’expulsion.
« Si un Guinéen en séjour irrégulier est intercepté, il recevra un ordre de quitter le territoire. S’il ne le fait pas volontairement, il sera placé dans un centre de détention en vue de son retour effectif. De plus, il devra rembourser les frais liés à son séjour irrégulier, notamment les frais de rapatriement et d’hébergement en centre de rétention », a-t-il expliqué.
La Belgique, selon lui, souhaite adopter une politique migratoire « ferme mais juste ».
« Nous encourageons les voyages vers la Belgique, mais dans le strict respect des procédures. Il faut rappeler que chaque année, notre consulat à Dakar, compétent pour la Guinée, délivre des visas pour des visites familiales, du tourisme, des voyages d’affaires ou des études. Il est donc possible pour les Guinéens de venir légalement en Belgique », a-t-il dit.
Par ailleurs, il a exprimé une volonté de coopération avec les autorités guinéennes.
« Je pense que les autorités guinéennes partagent notre préoccupation et font également des efforts pour lutter contre la migration clandestine. Nous sommes en train de construire de nouveaux centres de détention pour augmenter le nombre de places. Ces mesures strictes sont nécessaires, car trop de demandes d’asile n’aboutissent à rien : c’est de l’argent, du temps et de l’énergie perdus », a-t-il déclaré.
Sur une note optimiste à propos de l’avenir économique de la Guinée, le responsable belge souligne que « Le gouvernement guinéen mène d’importants projets, créateurs d’emplois. Les revenus du pays vont croître dans les prochaines années grâce à l’exploitation minière. Cela signifie plus de formations, plus d’emplois, et donc moins de nécessité de recourir à des demandes d’asile vouées à l’échec en Europe, et particulièrement en Belgique », a-t-il conclu.
Aminata Camara