La cérémonie de présentation des statistiques issues du Recensement administratif à vocation d’état civil (PNRAVEC) a été l’occasion pour le Premier ministre Amadou Oury Bah d’adresser aux partis politiques guinéens. « Aux partis politiques, retroussez les manches. C’est une nouvelle page qui s’ouvre. Il faut s’y préparer », a-t-il lancé. Le chef du gouvernement a rappelé que la Guinée venait de franchir l’une des étapes les plus sensibles de son histoire politique récente : la mise en place d’un fichier électoral fiable et sécurisé, base essentielle pour un futur retour à l’ordre constitutionnel. Une avancée qui, selon lui, marque la fin d’une époque marquée par les contestations systématiques et les crises à répétition.
« Il faut prendre acte de cela et savoir que le temps d’hier c’est-à-dire des éternelles contestations, des situations tragiques, du manque de légitimité causé par une instabilité chronique et des processus électoraux contestés est maintenant derrière nous », a-t-il souligné.
Amadou Oury Bah a appelé l’ensemble des acteurs politiques, société civile, presse à revoir leur manière d’aborder le débat national.
« Cela nécessite, de la part de tout le monde, un regard plus responsable, avec de nouveaux paradigmes. Ce n’est plus le temps des contradictions systématiques. Il faut désormais construire, proposer, corriger, mais avec des éléments concrets », a-t-il poursuivi.
Profitant de la présence des responsables politiques, le Premier ministre a également abordé la question du dialogue inter-guinéen. Il a confirmé avoir rencontré récemment le coordonnateur du cadre du dialogue, avec qui il a passé en revue les revendications et préoccupations légitimes des acteurs engagés.
« Nous allons les honorer conséquemment. À la fin de ce mois, une bonne partie de ce que vous réclamez comme étant dû vous sera reversée par le biais du Secrétariat exécutif et des autres structures concernées. Et d’ici fin août, la dernière tranche sera également réglée, pour solder tout compte », a-t-il dit.
Une nouvelle concertation devra être engagée, a-t-il ajouté, afin de définir les contours du futur cadre d’échange, dans le respect des accords inter-guinéens signés en 2022.
« Il faut être pragmatique, parce que des espaces de concertation vont être mis en œuvre. Le processus qui s’engage désormais doit se faire ensemble, en mutualisant les efforts des uns et des autres », a-t-il conclu.
Thierno Amadou Diallo