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Éboulement à Manéah : « Il y a une femme qui répond au téléphone encore sous les décombres »

Une nuit d’horreur a bouleversé la quiétude de Maneah, localité située au pied des chaînes de montagnes de Kakoulima. Dans la soirée du mercredi, aux environs de 20 heures, un violent glissement de terrain a enseveli une partie du quartier, emportant maisons, familles et espoirs. Le drame s’est produit alors que la majorité des habitants étaient chez eux, certains revenant tout juste de la mosquée.

Sur les lieux, le choc est total. Souleymane Sow, témoin direct du drame, décrit avec émotion les premières minutes qui ont suivi la catastrophe « On venait de quitter la mosquée lorsque j’ai entendu un bruit. J’ai dit à mon ami : il y a un problème en haut. Il m’a répondu : est-ce que ce n’est pas le train ? J’ai dit que le train est déjà passé pendant qu’on priait. En montant, on a vu que des maisons avaient disparu. La montagne a tout englouti. On ne voyait que quelques morceaux de tôles », a-t-il expliqué.

Le témoin raconte une scène apocalyptique, où les cris des survivants et les pleurs des blessés résonnaient sous les décombres « Tu pouvais entendre des voix crier : Aidez-nous ! On a pu sauver quelques personnes blessées, mais on a aussi sorti trois corps sans vie. Une jeune fille avait une grosse pierre sur les genoux, personne ne pouvait la soulever. Elle a gémi jusqu’à son dernier souffle. C’était trop pitoyable », soutient-il.

Plus poignante encore, cette déclaration « Il y a une femme  sous les décombres. Jusqu’à présent, si tu l’appelles au téléphone, elle répond. Mais elle ne peut pas sortir », souligne-t-il avec tristesse.

L’espoir persiste malgré le désespoir, alors que la population, épaulée par les militaires et les autorités locales, continue de creuser à mains nues, sans relâche.

Le bilan provisoire est lourd : plus d’une dizaine de maisons totalement ensevelies, des familles entières prises au piège. Au petit matin, les habitants affluent sur les lieux. Certains cherchent des proches, d’autres participent aux efforts de sauvetage avec les moyens du bord. L’atmosphère est déchirante. Des hommes aux visages couverts de boue pleurent en silence.

D’après nos propres analyses, ce drame serait en grande partie lié aux travaux de construction du prolongement de la route Le Prince, qui longe la montagne. Les terrassements sur les hauteurs, combinés aux pluies récentes, auraient fragilisé les sols, provoquant leur effondrement.

Rapidement, les forces de défense, de sécurité et le génie militaire ont été déployés pour sécuriser la zone et aider à dégager les victimes. Mais les ressources sont limitées : des pelles mécaniques, des renforts humains, des chiens renifleurs, tout ce qui pourrait accélérer les recherches ont été réquisitionnés.

Thierno Amadou Diallo

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