Fils de Modi Souleymane / lanɗo Doŋal (1905 -) et Nennen Saliou Dian Parawol (1909 -), né en 1941 à Doŋal (canton de Tomini/cercle de Labé), Mahmoudou est l’homonyme de son oncle paternel – Mahmoudou Talibé (1897-), amiiru Leluma (1933 -). Il débute l’école primaire à Lélouma Pétel (1948), dont le maître est Kissia Tounkara. En 1955, il gagne Conakry pour entrer en 6e – « au Séminaire » (Bellevue). Pendant le premier cycle, 4 ans durant, il a pour tuteur Amadou Teliwel Diallo (résidant à Dixinn Foula).
Le brevet élémentaire obtenu, instituteur adjoint, Mahmoudou débute l’année scolaire 1959/1960 à Pita. Militant du Parti Démocratique de Guinée (PDG), il devient secrétaire général du comité régional de la Jeunesse du Rassemblement démocratique africain (JRDA) en 1963. Dynamique, il gagne le surnom de « Maz » en raison de son intérêt pour les idées du leader du Parti africain de l’indépendance, Majhemout Diop (1922-). Éloquent, excellent locuteur en pular, il est le traducteur attitré des discours du « Camarade Stratège » – qui veut séduire l’opinion publique au moyen d’une « communication de proximité ».
Son ascension politique bénéficie des conseils d’un mentor, [Alfa] Souleymane Bari, lanɗo Timbi Madina (1943-1953) puis secrétaire fédéral (jusqu’en 1963). Les électeurs se prononcent en faveur de Ibrahima Kégnéko Barry, puis, au scrutin suivant, accordent leur confiance à l’enseignant de Lélouma – devenu directeur de l’Ecole Normale de Kinkon.
En 1967, il épouse Halimatou (1949 -), fille de Nennen Diamilatou Doniko (v. 1927 – ) et Modi Amirou (1898 – ), tour à tour lanɗo Kansaŋi (1928-1930) puis amiiru Leluma (1941 -1943, ad interim). Accusé d’implication dans l’agression du 22 novembre 1970, Mahmoudou Maz est incarcéré en 1971 (près de 5 mois à Kindia). Libéré à Conakry, il reprend le cours de sa carrière et de ses engagements.
Premier gouverneur de Lélouma (1975-1980), il convertit le chef-lieu d’un arrondissement en centre administratif d’une nouvelle région – grâce à « l’investissement humain » des habitants et le goût de l’effort (individuel et collectif).
- Édification de tous les bâtiments publics (« sauf la prison ! », disait-il) – qui sont inaugurés le 2 janvier 1978.
- Action résolue en faveur de « l’émancipation des masses ».
- Construction d’une mosquée « moderne » (1979) et protection de la valeur patrimoniale du lieu de culte historique (1744).
La région compte 105 000 âmes, 10 arrondissements (Balaya, Diountou, Hériko, Korbé, Lafou, Linsan Saran, Manda, Parawol, Sagalé, Tianguel Bori), un chef-lieu (Lélouma Pétel) et une superficie de 2 162 km².
Sa carrière de gouverneur le conduit « en Forêt » – Kissidougou (1981), N’zérékoré (1981-1983) – puis « au Fouta » – Mamou (1983).
Lors du Conseil National de la Révolution, son élection au Bureau Politique National (BPN) fait de cet homme de 41 ans un « jeune » parmi ses pairs. Pour Ahmed Sékou Touré, ce mandat ne peut se mener depuis un poste diplomatique, il lui propose le Ministère des Travaux Publics, alors vacant. Mais Mahmoudou Maz compte sur l’expertise des ophtalmologues car sa vue décline et il veut renforcer notre diplomatie avec Haute-Volta, Mali et Niger.
Les lettres de créance sont déposées à Bamako et Niamey. Il préside une conférence à Conakry, s’apprête à gagner Ouagadougou et … le Chef de l’Etat meurt. Fermeture des frontières. Funérailles nationales. Coup d’Etat (3 avril 1984). Fermeture des frontières. Incarcérations. Disparitions.
La société demande que vérité soit faite, et Mahmoudou Maz partage son témoignage avec le journaliste Facely II Mara lors de l’émission « A vous la parole ! ». Incarcéré, innocenté, il regagne le Sahel pour continuer avec le colonel Facinet Touré les démarches initiées avec le Ministre Abdoulaye Touré.
Sous la 1ère comme la 2ème République, l’ambassadeur Mahmoudou Maz conserve le souci de garantir la continuité de l’Etat et la défense de nos intérêts – en bonne intelligence avec les sociétés et les institutions de contrées avec lesquelles nous partageons une « communauté de destin » antérieure au Wagadu/empire du Ghana et au Mandékalou/empire du Mali.
Jeune « activiste », administrateur, homme politique, diplomate, El Hadj Mahmoudou Maz n’a cessé de servir son pays et ses habitants avec constance, loyauté et désintéressement. Cette trajectoire inspire respect, réflexion et envie d’action (féconde et innovante).
Implorons le pardon de Dieu pour ses péchés, Sa miséricorde pour les erreurs de l’Homme d’Etat et Sa généreuse rétribution pour ses œuvres bénéfiques !
Car le Rappel du Créateur est, aussi, un exercice de « bilan » et de « reddition de comptes » :
Kala maayɗo mo anndaa ɗum, najoyay * tuma ronki ko jaaboraa lamnditagol. | Mo najii e yenaande daɗay daɗudee, * kulaleeji to Moofturu maa sumugol.
Tout mort qui ne connaît pas cela souffrira de tourments quand il ne saura pas répondre aux questions. Qui souffre au tombeau souffrira toujours, brûlera sans sortir, n’aura pas de défense.
Thierno Samba Mombéya * Ma’dinus-Sa’aadati / Oogirde Malal / Le Filon du Bonheur éternel (éd. Alfa Ibrahim Sow, 1971)
Yo Allah yaafo ɓe, rokka malal e aljanna ! Que Dieu lui offre le Pardon, la félicité éternelle et le Paradis !
Mamadou Diallo, conservateur – Fonds El Hadj Alpha Mamadou Diallo Lélouma
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Remerciements : Commissaire de Police (er) Mamadou Lamine Bah, Boubacar Sanso Barry, Ministre Boubacar Barry Timbo, Mohamed Aly Chérif, col. Aliou Diakité, Pr. Gayo Diallo, Idrissa Sampiring Diallo, Baba Diawara, S.E. Jean Matho Doré, Mamadou Konaté, Mohamed Maïga, Facely II Mara, S.E. Mahamadou Nimaga, Bokar Sangaré, S.E. Maman Sambo Sidikou, Hafidou Timbi Madina Sow, Ministre Yaya Sow, Ibrahima Kalil Touré – et Musiɗal Leluma.


