Face à une trésorerie plombée depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 et les sanctions économiques qui l’ont suivi, le régime militaire du général Abdourahmane Tiani redouble d’imagination pour renflouer les caisses de l’État. Dernière initiative en date : une contribution volontaire de 100 francs CFA par élève, lancée à l’occasion de la rentrée scolaire.
Présentée comme un acte patriotique, cette campagne s’inscrit dans le cadre du Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP), destiné à soutenir les finances publiques.
Sous le slogan évocateur « 100 francs pour la patrie, un geste pour l’avenir », les autorités nigériennes appellent chaque citoyen à participer à cet effort collectif.
À Dosso, au Sud-Ouest du Niger, le gouverneur, Colonel-major Bana Allhassane, a donné le ton lundi 20 octobre lors du lancement officiel de la collecte régionale. La cérémonie a réuni autorités administratives, chefs coutumiers, forces de défense et acteurs de la société civile.
Dans son discours, le gouverneur a souligné l’importance de cette mobilisation.
« Si chaque Nigérien verse 100 francs CFA par mois, le pays pourrait récolter 2,7 milliards de francs CFA, de quoi financer plusieurs actions d’intérêt national », a-t-il affirmé, selon l’Agence nigérienne de presse (ANP).
L’objectif est clair : faire de la région de Dosso un modèle de patriotisme. Le gouverneur a invité les populations à s’impliquer pleinement, tandis que l’administrateur délégué de la commune de Dosso a annoncé la mise en place d’une caravane mensuelle pour collecter les contributions dans les quartiers et villages.
Sur place, les premiers dons n’ont pas tardé : des «femmes battantes» ont remis une enveloppe de 100.000 francs CFA, promettant de réitérer le geste chaque mois, tandis que les femmes du village d’Agali ont apporté 30.000 francs CFA. D’autres promesses ont suivi, annonçant une forte mobilisation populaire.
Si l’initiative se veut patriotique, elle n’en suscite pas moins des débats dans le secteur de l’éducation et au sein de la société civile, où certains y voient une pression déguisée dans un contexte économique déjà tendu.
Siby


