Après les dernières négociations, l’intersyndicale a tenu, ce jeudi, une rencontre avec la base à la Bourse du travail de Boulbinet, dans la commune de Kaloum. Il s’agissait de faire le compte-rendu de l’état d’avancement des discussions et de présenter les points de blocage rencontrés avec le gouvernement.
Selon Aboubacar Soumah, si l’État persistait à refuser de signer le statut particulier et à soumettre des propositions sur d’autres points du mémorandum, notamment le déblocage des salaires des enseignants, le recrutement des contractuels communaux et ceux de la zone spéciale de Conakry, une grève serait déclenchée.
Dans la salle pleine, la colère était palpable et les enseignants scandaient : « Vive la grève ! Vive la grève ! »
Face à la volonté des enseignants de recourir à la grève en raison du retard dans la signature du statut, Aboubacar Soumah a rappelé que son déclenchement obéit à une procédure rigoureuse.
« On déclenche la grève quand toutes les voies de recours sont épuisées. C’est la dernière arme, l’arme fatale. Nous allons analyser cela à notre niveau, nous les responsables. Car certains ne connaissent pas les principes qui régissent le fonctionnement du syndicat, surtout le déclenchement d’une grève », a-t-il souligné.
Ensuite, il a insisté sur la détermination inébranlable de l’intersyndicale.
« On ne reculera devant personne. Dès qu’on sera bloqués, le lendemain, on déposera l’avis de grève. Il est déjà rédigé. Il est là avec nous. Nous respectons les textes qui régissent le fonctionnement du syndicat. Qui respecte la loi est protégé par la loi. Nous n’avons pas peur des fusils, nous n’avons pas peur des enlèvements, nous n’avons pas peur de la prison. Nous respectons la procédure. Pour le moment, le dialogue est là, on continue à dialoguer. Et nous avons un premier acquis : l’article 6. Nous continuons demain. Si nous sommes bloqués, samedi encore nous nous retrouverons au SLECG et nous déposerons le lendemain l’avis de grève », a martelé Aboubacar Soumah.

Au nom de l’intersyndicale, Aboubacar Soumah a annoncé que les discussions se poursuivront ce vendredi.
« Demain vendredi, nous allons aborder d’autres points. Nous allons passer à la deuxième phase des négociations. Mais je vous le dis en toute honnêteté, la tâche n’est pas facile. Et ce n’est pas évident d’obtenir des résultats. Mais puisque l’on nous écoute et que le dialogue se poursuit, nous ne pouvons pas nous retirer », a-t-il déclaré, avant d’annoncer que ceux dont les salaires avaient été amputés seront rétablis.
« Tous ceux dont la façon de procéder a été bloquée seront débloqués à la fin du mois de décembre. De même, ceux qui ont été bloqués en juillet, pendant les vacances de juillet-août, et qui ont perdu leurs primes, car celles-ci ont été amputées, seront également rétablis à la fin du mois de décembre ou à la fin de ce mois de novembre. Contrôlez vos bulletins de paie. Si ce n’est pas fait, remontez-nous immédiatement l’information », a-t-il indiqué, avant d’aborder le cas des contractuels tout en les rassurant que le traitement des dossiers a commencé.
« Nous avons dit qu’il faut d’abord finaliser le statut, qui concerne ceux qui sont en activité et les contractuels qui vont être recrutés. Donc, le statut est plus important. C’est pour cela que nous avions seulement effleuré la partie contractuelle. Nous sommes revenus sur le statut particulier de l’éducation, qui concerne tout le monde : les contractuels et nous-mêmes. Donc, chers camarades, chers enseignants, soyez prêts. Nous allons poursuivre les négociations demain vendredi, s’il vous plaît », a-t-il signalé.
Balla Yombouno


