Les Forces vives de Guinée (FVG) ont annoncé, le week-end dernier, l’organisation d’une série de manifestations dans le Grand Conakry à partir du 5 septembre prochain, pour exprimer leur profonde indignation face à la conduite de la transition dirigée par le général Mamadi Doumbouya. Une annonce qui a suscité de vives réactions au sein de la classe politique guinéenne. Dr Youssouf Keïta, lui n’épouse pas l’idée des FVG.
Joint au téléphone par notre rédaction, le leader du parti Alliance pour le changement et le progrès (ACP), Dr Ben Youssouf Keïta, a donné son point de vue sur cette initiative. Pour Dr Ben Youssouf, la manifestation est un droit fondamental, mais elle doit être organisée dans le respect de la loi afin que les dispositions nécessaires soient prises de part et d’autre pour éviter tout dégât humain ou matériel.
« Moi je ne suis pas dans l’esprit de ceux qui veulent manifester parce qu’on ne peut pas faire les mêmes choses et s’attendre à des résultats différents. Une fois de plus, la manifestation est un droit, mais il faut qu’elle respecte les règles. Les règles c’est qu’elles soient autorisées et qu’elles soient encadrées comme ce qui s’est arrivé à Abidjan il y a trois jours. Ici aussi, s’ils doivent manifester, il faut qu’ils aient l’accord des gouvernants qui vont prendre les dispositions pour bien encadrer les manifestations. L’expérience a montré que ça se termine toujours dans la sueur, dans les pleurs et dans le sang c’est ce que nous ne voulons pas. Pour nous, avec l’expérience que nous avons eu déjà des manifestations pendant des années et des années, avec le régime précédent qui a finalement abouti à ce que nous avons vu le 5 septembre 2021, nous ne sommes pas partants de quelques manifestations de ce genre que ce soit », a-t-il soutenu.
Pour Dr Ben Youssouf, les Forces vives et le gouvernement de la transition doivent privilégier le dialogue afin de parvenir à un consensus.
« Il n’y a aucune alternative en dehors du dialogue, de la concertation, de s’asseoir autour de la table et de discuter franchement en mettant l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout intérêt. Parce que quelle que soit l’issue des manifestations, si elles ont lieu, ça se termine toujours autour d’une table. La première guerre mondiale s’est achevée autour d’une table (…) Tout se résout finalement autour d’une table. Alors nous, nous pensons que le dialogue, la concertation, c’est le créneau d’une paix, d’une stabilité et d’une entente nationale. Nous avons besoin de paix, de stabilité, d’entente », a-t-il sollicité.
Par ailleurs, il lance un appel solennel à la classe politique. « Nous avons besoin que la Guinée sorte du cycle des manifestations et qu’enfin la Guinée amorce le développement dans la paix, dans la quiétude, de manière inclusive et que nous retournions à l’ordre constitutionnel dans la plus grande quiétude. Et dans la paix absolue », a-t-il conclu.
Aminata Camara


