La nuit de mercredi à jeudi a viré au cauchemar pour les habitants de Manéah, localité située au pied du mont Kakoulima. Aux alentours de 20 heures, un violent glissement de terrain a emporté une partie du flanc de la montagne, ensevelissant tout sur son passage. Une dizaine de maisons ont été englouties, piégeant des familles entières dans leur sommeil. Enfants, mères, pères… fauchés en un instant. Sur place, la stupeur est indescriptible.
À l’aube, les habitants accourent, les visages marqués par l’effroi. Certains cherchent désespérément leurs proches, d’autres creusent à mains nues pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Les pleurs et les cris déchirent le silence de la montagne. Des femmes effondrées appellent des noms sans réponse. L’atmosphère est lourde, mais l’espoir persiste.
Selon les premières constatations, la catastrophe serait liée aux travaux de construction d’une route longeant la montagne. Un chantier jugé risqué, qui aurait fragilisé les sols déjà saturés par les dernières pluies.
Rapidement, les forces de défense et de sécurité, appuyées par le génie militaire, ont investi les lieux. Leur mission : sécuriser la zone et dégager les victimes. Mais les moyens restent dérisoires : seulement deux machines pour faire face à l’ampleur du drame. La foule, frustrée et inquiète, réclame plus d’engins, plus de renforts. Chaque minute compte.
Le dernier bilan fait état d’au moins dix corps sans vie, acheminés à la morgue. Un chiffre qui pourrait encore s’alourdir dans les prochaines heures.
Thierno Amadou Diallo