Le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) a annoncé hier soir la suspension, pour une durée de 90 jours, de trois partis politiques. Dans son communiqué, il évoque des « manquements aux obligations prescrites par la Charte des partis politiques ». Depuis, la décision suscite une vague de réactions aussi bien dans les milieux politiques que sociaux.
Parmi les formations concernées figurent le RPG Arc-en-ciel (RPG-AEC), l’UFDG et le PRP. La mesure, tombée à quelques jours d’un rendez-vous électoral majeur, provoque colère et incompréhension dans les états-majors politiques. Interrogé par notre rédaction, le coordinateur régional du RPG-AEC en Haute-Guinée, El Sory Sanoh, dit ne pas être surpris.
« Ce n’est pas une surprise pour nous. Tout homme politique ou toute entité qui aspire à une véritable démocratie pouvait s’y attendre. Le RPG est le parti le mieux implanté sur tout le territoire national et nous sommes à la veille d’une échéance électorale, notamment le référendum. Interdire aux partis qui ont réuni plus de 90 % de l’électorat aux dernières présidentielles, c’est se mettre soi-même des chaînes aux pieds. On nous dit de ne pas faire campagne, de ne pas aller aux élections. C’est pourquoi j’invite tous les militants RPGistes de Haute-Guinée à rester chez eux le jour du référendum : ne votez pas, ne vous rendez pas aux urnes. Ils nous ont aidés à durcir notre position », prévient-il.
À la question de savoir si les motifs avancés par le MATD sont fondés, le coordinateur régional répond :
« Notre direction nationale s’est rendue au ministère pour obtenir la note administrative afin de connaître les griefs retenus contre nous. Jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu. On peut donc parler d’une suspension verbale. Mais qu’ils sachent qu’ils peuvent tout faire — nous intimider, nous arrêter —, notre idéologie restera toujours celle du professeur ».
Michel Yaradouno