Quarante huit heures après la tenue du référendum constitutionnel du 21 septembre 2025, les Guinéens continuent de dresser le bilan de ce scrutin. Si, du côté du pouvoir, l’on se réjouit du calme et de la forte mobilisation qui ont marqué l’événement, certains incidents qualifiés de mineurs ont néanmoins été signalés par des acteurs impliqués dans l’organisation, notamment des organisations de la société civile regroupées au sein de la faîtière. À Kankan, les avis des citoyens restent partagés entre satisfactions et insuffisances.
Le lendemain du scrutin s’est déroulé dans un climat apaisé dans la commune urbaine de Kankan. Chaque citoyen vaque librement à ses occupations quotidiennes en attendant la proclamation officielle des résultats. Pendant ce temps, acteurs politiques et représentants de la société civile multiplient les commentaires.
Pour Amadou Secteur Barry, président de l’Union des Patriotes pour le Développement, le scrutin du 21 septembre a tenu toutes ses promesses.
« La manière dont il a été organisé a permis aux gens de voter dans le calme. Le nombre de bureaux de vote avait considérablement augmenté, ce qui a permis aux citoyens de s’acquitter de leur devoir à temps et sans difficulté. J’ai observé partout une image de paix, et les militants ainsi que d’autres anonymes m’ont confirmé avoir voté dans de bonnes conditions », a-t-il affirmé.
De son côté, Bangaly Sylla, jeune acteur de la société civile locale, qui a également voté dans un quartier du centre-ville, regrette le manque d’éducation électorale durant la campagne.
« Trop peu de temps a été consacré à l’éducation citoyenne autour du projet de nouvelle Constitution. Beaucoup de nos concitoyens ne savaient pas exactement quoi choisir le jour du scrutin. Certains allaient jusqu’à le confondre avec une élection présidentielle. J’espère que, quel qu’en soit le résultat, le président de la transition saura en tirer les leçons. Et j’espère surtout que cette première élection nous permettra de sortir de cette transition qui a trop duré », a-t-il souhaité.
Alors que plusieurs entités politiques et sociales avaient appelé au boycott, Amadou Secteur Barry estime que ce mot d’ordre n’a pas rencontré un grand écho.
« Le mot d’ordre de boycott des forces vives n’a pas eu l’effet escompté. Mais c’est leur droit. Dans un pays démocratique, il doit y avoir des contestations. Sans elles, il n’y a pas de progrès. L’opposition est un instrument essentiel pour l’avancée d’une nation. Si tout le monde disait seulement oui, cela voudrait dire que ça ne va pas. Tous les Guinéens aiment ce pays, mais chacun exprime cet amour à sa manière. Il faut que les citoyens s’aiment et qu’on éradiqué la méfiance, qu’elle soit ethnique ou politique », a-t-il expliqué.
Dans l’ensemble, les différents acteurs appellent les Guinéens à promouvoir la paix et le vivre-ensemble pour assurer le progrès de la nation.
Michel Yaradouno