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Fermeture des médias : Bah Oury pas disposé à « s’engager sur la voie de la levée de la décision »

Le premier ministre le dit à qui veut l’entendre. Lui-même n’est pas disposé – tout au moins pour le moment – à travailler dans le sens du rétablissement des médias auxquels on a retiré les agréments le 22 mai dernier. La question lui a été posé par nos confrères de RFI qui s’y sont pris de plusieurs manières. Mais Bah Oury n’a laissé entrevoir aucune espère d’espoir quant au dénouement de la crise. Et même, poussé à bout, il a avoué qu’à titre personnel, il n’entend pas, pour l’instant, explorer la possibilité du retour à la normale. C’est à croire qu’à ses yeux, la crise relève désormais d’un passé qu’il a rangé aux oubliettes.

Bref, ci-dessous la transcription de l’extrait réservé à cette crise en rapport avec les principaux médias du pays

« Dès mon installation, j’ai usé de tout ce qu’il fallait faire pour travailler à la normalisation des relations entre les trois radios de la place, les trois médias de la place et les autorités. Nous avions avancé dans ce processus. Le président de la République avait marqué son adhésion.

Mais malheureusement, je ne sais pas comment les choses se sont passées dans la tête de certains. Ils ont repris la même logique ancienne. Et de ce point de vue, ça a heurté le processus.

Ça a interrogé sur la fiabilité et le sens de responsabilité sociale de ces entités. Et la décision est tombée de retirer leur agrément parce qu’ils n’ont pas rempli les cahiers de charges. Et de ce point de vue, il faut qu’on soit clair.

Nous avons vu le rôle néfaste que les médias ont fait par rapport à la tragédie du Rwanda. Nous ne pouvons pas nous permettre, dans un contexte trouble où la région ouest-africaine est parcourue par beaucoup de dangers, nous ne pouvons pas permettre à ce qu’on puisse remettre en cause la stabilité et la cohésion dans un pays aussi fragile que le nôtre.

Mais quels que soient les manquements éventuels de certains médias par rapport à leur cahier des charges, le fait de les interdire carrément, évidemment, ça fait dire à l’opposition et à la société civile que vous voulez censurer, vous voulez museler la presse. Est-ce que vous n’auriez pas intérêt à trouver une solution ?

Bon, vous savez, il faut que les gens se renouvellent, renouvellent leur façon de faire. En Guinée, il y a une place pour une presse libre, pour une presse intelligente, mais que ça ne soit pas une presse qui, chaque jour, est en train d’entretenir un climat d’insatisfaction, de manque de sérénité et parfois de manque d’objectivité.

Mais quatre radios et deux télévisions privées sont interdites. Vous avez eu la main lourde, M. le Premier ministre ? Est-ce que vous envisagez de lever cette mesure ?

Il y a 80 radios à l’heure actuelle qui existent en Guinée. Il y a 14 médias avec des télévisions et nous sommes en train de nous raccorder à la TNT. Donc, l’espace médiatique, dans les mois à venir, va profondément changer pour un accès beaucoup plus large de la population à l’information.

Donc, nous voulons que cette liberté soit réellement une liberté et non pas que quelques-uns, parce qu’ils ont la possibilité d’avoir des médias, puissent utiliser cela pour aliéner une population qui, dans un contexte de fragilité, peut manquer de repères.

Oui, mais les radios et les télévisions que vous avez interdites, elles avaient beaucoup d’audience. Est-ce que vous envisagez de revenir sur cette décision ?

J’avais tout fait pour que ce soit le cas. Et au moment où j’allais réussir, comme une attitude suicidaire, ceux qui devraient être aidés ont mordu la main qui leur était tendue. Donc, je vous dis franchement les choses, psychologiquement et personnellement, je ne suis pas, pour le moment, disposé à m’engager dans cette voie. Parce qu’en fin de compte, vous vous battez pour des gens qui en valent la peine et non pas pour des gens qui considèrent que tout ce que vous faites, c’est parce que vous avez peur d’eux. Cette vision de chantage ne marche pas. Donc il faut qu’ils revisitent leur manière de faire. Et avec le temps, on verra.

Propos transcrits par N’Famoussa Siby

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