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Entre le passé douloureux et l’avenir prometteur, Lamine Kamara pense que les Guinéens peuvent se réconcilier

Dans le débat relatif à la réconciliation nationale, l’ancien ministre, Lamine Kamara, est d’une légitime que personne ne peut contester. D’une part, il revendique une expérience et un vécu personnel qui l’autorisent tout particulièrement à en parler. D’autre part, l’auteur qu’il est a certainement les mots qu’il faut pour aborder ce sujet que tout le monde s’accorde à reconnaître comme délicat dans notre pays. Dépassant ses appréhensions et nous invitant à en faire de même, il nous convie à travers son dernier ouvrage  »Ethnies, partis politiques et cohésion nationale. Sur les chemins de la réconciliation nationale en Guinée », à espérer en la possibilité que les Guinéens puissent se parler et dépasser leurs divergences pour faire une nation.

« Nous avons fait le choix de ne pas revenir dans le détail des épreuves de violences de masse commises et des violations des droits humains lors des tragiques événements du passé. L’unique objectif est le renforcement de l’unité nationale… » écrit l’auteur qui certes reste conscient que l’avenir sort du passé, mais s’efforce à faire en sorte que les plaies encore béantes d’un triste passé récent soient rapidement cicatrisées. 

La littérature guinéenne vient de s’enrichir d’un nouvel ouvrage intitulé : « Ethnies, partis politiques et cohésion nationale. Sur les chemins de la réconciliation nationale en Guinée ». Essai d’environ 190 pages, édité par l’harmattan Guinée, le tout dernier produit de l’ancien ministre, Lamine Kamara dit Capi. Auteur par le passé de ‘’Safrin ou le duel ou fouet’’, un classique, ainsi que deux autres ouvrages portant sur la première république, le Président d’honneur de l’Association des Ecrivains de Guinée, à travers ce document historique conscient, contribue de manière qualitative aux débats tant réclamés sur la réconciliation nationale.

Préfacée par le regretté Djibril Tamsir Niane, qui signe ainsi son premier texte posthume, cette réflexion pose clairement la problématique de la réconciliation dans toute sa dimension. Pour le besoin de la cause, Lamine Kamara explore des pistes de solution devant mener à une justice transitionnelle en Guinée, à travers des mots délicatement choisis, des lignes et des colonnes… les unes aussi cohérentes que les autres, d’une plume experte caractérisée par une finesse de style du diplomate qu’il demeure dans l’âme.

Cet essai s’efforce de démontrer que la réconciliation, pour peu que les Guinéens acceptent de se parler, est bien possible. Suffit-il que, estime-t-il, victimes et bourreaux s’engagent à interroger ensemble leur passé commun. C’est assurément à ce prix que, croit fermement Lamine Kamara, la justice sera rendue aux frustrés des événements historiques douloureux de notre pays. Lesquels vont devoir accepter de se pardonner, suite à une demande publique et expresse d’excuses et éventuellement des réparations, le tort à eux causé, le plus souvent au nom de l’Etat.

La Sanankouya ou le cousinage à plaisanterie, l’école de la tradition qui passe le plus souvent par la forêt sacrée… sont autant de solutions pour la réconciliation nationale. Lamine Kamara va plus loin en proposant la remise en question de l’état civil actuel… qui pourrait et devrait jouer, selon l’auteur, un rôle déterminant en la matière. 

Pour s’y prendre, Lamine Kamara appelle ses compatriotes à revisiter leur histoire commune. Pour que plus jamais, les erreurs du passé ne se reproduisent sur le chemin sinueux de la construction d’un avenir qui se veut radieux. Dans le cas échéant, il fonde un grand espoir sur la génération montante. La génération ‘’Won tanara’’ pour transcender les clivages ethniques trop souvent exacerbés par ‘’le phénomène partisan’’.

L’auteur fait un clin d’œil aux coordinations régionales, sortes d’associations d’anciens fonctionnaires en quête d’un point de chute, sans aucun fondement juridique, qui jouent, en dépit de quelques avantages qu’elles procurent, des rôles pas souvent appréciables pour la cohésion sociale.

« La Guinée est un pays de défis » relève l’auteur qui fait remarquer que, tout au long de son parcours historique, notre patrie a su se tirer des situations des plus inespérées. « La réconciliation est bel et bien possible » conclut-il.    

Kerfalla KOUROUMA pour lesofa.info  

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