En dépit de la construction des murets pour séparer la chaussée des différents marchés de Conakry, certaines femmes étalagistes continuent à exposer leurs marchandises sur la voie publique. Ces étalagistes qui se mettent ainsi en danger obstruent également la circulation. Une situation de désordre à laquelle la commune de Ratoma veut mettre fin, dans les jours venir.
A Sonfonia-Marché par exemple, c’est l’écoulement rapidement des marchandises que ces femmes mettent en avant ; au détriment de leur propre sécurité. En longueur de journée, elles jouent au chat et à la souris avec les administrateurs du marché.
Âgée d’une vingtaine d’années, M’balou Soumah est vendeuse de piment. Un grand plateau contenant des tas de sa marchandise est posé par terre, juste sous ses pieds. A distance, on peut facilement lire sur son visage la peur d’être arrêtée par les autorités. Mais la jeune femme est aussi déterminée à écouler sa marchandise vite. Et le meilleur endroit pour le faire, selon elle, c’est la chaussée où tout le monde peut voir ses produits exposés.
Arrêtée devant les murets, des sachets plastiques en main, M’Balou crie à voix haute pour attirer la clientèle. Approchée par Ledjely.com, elle explique pourquoi elle a choisi la vente à la sauvette sur la chaussée, réservée à la circulation des véhicules. « C’est en bordure de route qu’on peut vite écouler nos marchandises et rentrer à la maison. Si on rentre à l’intérieur du marché, on va passer toute la journée assise sans pouvoir vendre en entier nos légumes. Vu que nous vivons du quotidien, on préfère les bordures de routes. Donc, on préfère le jeu de cache-cache avec les autorités pour vite écouler nos marchandises que de rentrer à l’intérieur du marché et y rester toute la journée sans écouler nos marchandises », dit-elle.
Cette occupation anarchique de la voie publique n’est pas sans conséquence. Elle est en fait à l’origine d’accidents de la circulation et des embouteillages au niveau des marchés de la capitale guinéenne. Frustré et coincé dans un long fil d’embouteillage, Issakha Sow, chauffeur de taxi, pense que les autorités devraient être plus sévères vis-à-vis de ces vendeuses en les déguerpissant des chaussées qu’elles envahissent. « Ces étalagistes ont occupé pratiquement toutes les routes se trouvant près des marchés. Aujourd’hui, l’une des causes des embouteillages au niveau des marchés, c’est cette occupation anarchique. Et c’est sans parler des dangers qui les guettent en longueur de journée, notamment les accidents », fait-il remarquer.
Joint au téléphone, Abdoul Salam Sow, vice-maire de Ratoma, annonce que des nouvelles mesures sont prises contre cette situation. Selon lui, ces mesures seront mises en exécution à partir de la semaine prochaine. « Nous allons déployer des gardes communaux dans certains marchés, surtout là où il y a des récalcitrants, comme au marché de Sonfonia. Et s’ils persistent, nous allons passer au second degré. Et là, nous ferons intervenir la police », a déclaré au Djely le coordinateur des marchés de la commune.
Par le passé, plusieurs mesures ont été annoncées par les autorités pour mettre fin à cette occupation anarchique de la chaussée. Mais jusqu’à présent, aucune d’entre elles n’a encore eu l’effet escompté.
Mariama Ciré Diallo