Lors de la dernière Assemblée générale virtuelle de son parti, Cellou Dalein Diallo s’est prononcé sur la reprise des manifestations de rues, près de dix mois après la présidentielle contestée du 18 octobre 2020 qui a vu le président Alpha Condé triomphé pour un troisième mandat. Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principale formation politique de l’opposition au régime en place, s’est dit favorable à la reprise des manifestations après les examens nationaux. Une déclaration qui sonne comme une réponse favorable aux demandes de jeunes de l’UFDG qui ont appelé quelques semaines auparavant la direction du parti à reprendre la protestation contre le locataire du Palais Sekhoutoureyah. Cette actualité est différemment appréciée par les acteurs politiques et sociaux de la ville de Kankan.
De toutes les interventions de nos interlocuteurs, c’est celle du président des chasseurs de la région, pourtant ancien du parti au pouvoir, qui semble être la plus tranchée. Famadou Traoré, connu sous le nom ‘Namaramagni’, a laissé entendre que “Dalein est le seul qui veut que la démocratie marche dans ce pays. Tous les autres opposants ont peur ! Cellou est celui qui est sur les principes du respect des lois guinéennes. Comme les manifestations sont permises, ils peuvent le faire en invitant leurs militants à la prudence ».
Réagissant sur l’opportunité de ces manifestations alors qu’il y a déjà un cadre de dialogue en place, celui qui se fait appeler le ‘syndicat des sans voix’ n’est pas tendre avec certains partisans du dialogue. “C’est du cinéma ! On sait comment un cadre de dialogue se tient, allez-y voir en Côte d’Ivoire ! (…) C’est le président qui fait tout. Des opposants détenus, des tueries ça et là, on interdit aux principaux leaders de ne pas sortir. Comment on peut parler de dialogue ? Si Alpha Condé veut que ça marche, ça marchera », a-t-il assuré.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com
