Depuis que, dans le sillage des concertations nationales, le colonel Doumbouya a promis qu’il ne ferait pas de ‘’recyclage’’, ce mot donne lieu à toutes sortes d’interprétation. Sa promesse a même été perçue comme une volonté de rajeunir la classe politique guinéenne. Alors que d’autres y ont vu une manœuvre déguisée pour exclure de facto ceux qui étaient aux affaires sous le magistère d’Alpha Condé. Lui-même n’avait pas eu l’occasion de s’en expliquer et donner le sens précis qu’il associe à la notion de ‘’recyclage’’. Mais à la faveur de l’interview qu’il vient d’accorder à nos confrères de la RTG, cette occasion lui a été donnée.
De toute évidence, le président de la Transition a conscience de la polémique à laquelle sa promesse a donné lieu. Ainsi, quand la question lui été posée de donner le sens du mot, il a d’abord mis en garde. Son désir, dit-il, c’est « d’inclure tout le monde pour construire notre pays ». Puis, dans le même sillage, de rassurer : « Moi je n’exclus personne. Le mot recyclage, pour moi a vraiment son sens. À savoir que la gestion de la chose publique ou du denier public ne peut pas être personnalisée. Le recyclage ne veut pas dire mettre les gens à côté ». Et c’est seulement au bout des bouts qu’il finit par lâcher que par recyclage, il entendait « donner la chance à ceux qui n’ont pas eu la chance de gérer le denier public ».
Aliou Nasterlin
