Depuis lundi dernier, les élèves maîtres de l’École normale des instituteurs (ENI) ont boudé les salles de classes. Comme l’année dernière, ces élèves ont jugé utile de boycotter les cours afin d’alerter les nouveaux dirigeants sur leur sort. Ce mercredi, un membre du comité de ces élèves a répondu questions du Djely, à travers son correspondant en Haute-Guinée.
A l’image de plusieurs Écoles normales des instituteurs du pays, les élèves maîtres de Kankan sont à la maison depuis ce lundi. Sur les raisons de ce mouvement, Moussa Chérif explique : « Nous réclamons nos primes d’entretien d’un trimestre. Pour ceux qui ont été orientés par l’État, c’est 540 000 francs guinéens et ceux qui ont eu le test, c’est 450 000 francs guinéens. Depuis cinq mois, on n’a rien, et pourtant, ceux qui font l’université sont déjà payés ».
Le retard du paiement de ces bourses d’entretien engendre beaucoup de difficultés chez ces élèves maîtres. « Nous souffrons énormément. Il y a aujourd’hui des élèves maîtres qui conduisent du taxi-moto, d’autres s’érigent en des mains d’œuvres, qui travaillent dans des sentiers, des carrières… Pendant les orientations, on vous dit promet et on met en avance les privilèges liés aux ENI, mais une fois ici, ce sont des problèmes. Tous les ans, vous êtes obligés de vous battre pour avoir vos primes », a-t-il fustigé.
Selon notre interlocuteur, tous les élèves maîtres du pays ont décidé de rester à la maison jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com