Ce lundi 28 mars 2022 les travailleurs de la société guinéenne de palmier à huile et d’hévéas (SOGUIPAH) ont de nouveau manifesté à quelques mètres du palais Mohamed V, à Conakry. Ils réclament la libération de leurs camarades, le départ du directeur général.
Ils ont manifesté près du palais dans le but de rencontrer le colonel Mamadi Doumbouya afin de lui expliquer les problèmes auxquels ils sont confrontés dans cette société. De la cathédrale Sainte Marie en passant par le carrefour de la banque centrale, ils ont pris la direction de la présidence de la république où ils ont été stoppés par les agents postés en face du ministère de l’économie.
Sur leurs banderoles on pouvait lire : » SOGUIPAH demande le départ de son directeur général Monsieur Michel Beimy et son directeur de gestion Monsieur Philippart » ou encore » SOGUIPAH souffre de la mauvaise gestion de son DGS M. Beimy. », » SOGUIPAH demande l’aide du président de la transition le Colonel Mamadi Doumbouya, nous demandons la libération des travailleurs de SOGUIPAH détenus par le Gouverneur de N’zérékoré.
Interrogé sur les motifs de leur manifestation, Mory Kaba, agent financier à la SOGUIPAH explique : » les motifs de notre grève sont simples. Déjà on a constaté une mauvaise gestion. A cause de la mauvaise gestion on veut sacrifier des emplois, on veut délocaliser l’antenne qui est très importante pour les activités de la société en dehors du siège qui se trouve à Diecké. La gestion actuelle est trop floue, on ne comprend rien, il y a sûrement des détournements qu’on a constaté. Et le directeur général Michel Beimy et son directeur de gestion ne font pas ce qu’il faut faire comme travail. Donc à cause de leur mauvaise gestion, ils veulent sacrifier plus de 1500 emplois. Mais pour le moment ils vont procéder par service en supprimant les CDD (contrats à durée déterminée) dont le nombre est de 300 personnes, Diecké en passant par kolentin jusqu’à Conakry ici. Il y a une dizaine de collègues qui ont été remerciés déjà.. et sur les 1500 employés qu’ils comptent libérer, il y a même certains qui ont des contrats à durée indéterminée ( CDI). »
Ces travailleurs ne sont pas à pas leur première manifestation depuis le début de la crise à la société, selon le porte-parole de circonstance, Mory Kaba : » il y a 10 jours on était déjà ici, on a reçu des émissaires du président, on était en pourparlers avec eux depuis un bon moment. Donc, il n’y a pas eu de suite. Pendant qu’on est en grève là, on a fermé la direction de Conakry c’est-à-dire l’antenne, à Diecké il y a eu partiellement une fermeture et un arrêt des activités. «
Par ailleurs, ils accusent le Gouverneur de Nzérékoré d’être en complicité avec leur directeur général dans l’arrestation d’une trentaine de personnes : » ils ont été arrêtés parce que les activités ont été arrêtées. Ils sont en train de traquer un certain nombre aussi qui étaient obligés de se cacher dans les villages. Donc voilà pourquoi aujourd’hui on est là pour qu’on libère nos amis »
Balla Yombouno