L’approvisionnement en carburant dans la commune urbaine de Kankan est devenu un parcours de combattant. Au-delà du gasoil, la pénurie d’essence était grandement constatée hier dans plusieurs stations de la ville. Face à cette réalité, les autorités locales, notamment le maire et le procureur de la République près le Tribunal de première instance (TPI), annoncent des mesures draconiennes. Ils l’ont fait savoir ce matin au cours d’un entretien avec quelques journalistes de la ville.
Mory colophon Diakité, maire de la commune urbaine de Kankan, ne passe pas par mille chemins pour mettre en demeure ceux qui se livrent au business autour de la vente du carburant. « Nous venons d’avoir une réunion avec l’ensemble des autorités, élargies aux agents de sécurité et au procureur. Préalablement, on avait échangé avec les gérants de toutes les stations services de la ville. Nous sommes dans un état de droit et c’est au gouvernement de fixer les prix du carburant. Désormais, on ne mettra plus de carburant dans les bidons ou encore dans les fuits. Le litre se vend à 10 000 GNF à la station et à 11 000 sur le marché noir. Si quelqu’un vous dit un autre prix, mettez du carburant dans votre engin et remettez au prix indiqué et s’il ne prend pas, alertez les chefs de quartiers ou les policiers », a-t-il lancé à l’endroit de la population ; avant de prévenir que toute personne interpellée « paiera chère devant les autorités locales ».
Ce matin, le procureur de la République près le TPI de Kankan et son équipe ont aussi fait le tour d’une trentaine de stations de la préfecture, pour moraliser et sensibiliser les pompistes. « Juridiquement, rien n’est prévu pour sanctionner celui qui refuserait de vendre son carburant s’il avance des arguments dont vous ne pouvez prouver le contraire. Mais dans me prérogatives administratives, c’est de mon devoir de sensibiliser les citoyens ; d’où ce périple du matin. Partout où on est passés, on a rappelé cette règle aux gens et plus de quinze bidons ont été saisis et les propriétaires ont pris la poudre d’escampette », a déclaré Daouda Diomandé.
A rappeler que des files d’attente sont constatés au niveau de plusieurs stations de la ville de Kankan.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com