Le collectif d’avocats des anciens ministres du gouvernement Alpha Condé (Kassory Fofana, Zakaria Koulibaly, Oyé Guilavogui…), détenus à la Maison de centrale depuis hier pour des faits de « détournements », s’est fait de nouveau entendre ce jeudi 07 avril 2022 sur les antennes de la radio FIM FM.
S’exprimant au nom du collectif, Me Salifou Béavogui s’est dit triste du sort de ses clients. « C’est la désolation et la tristesse de constater que très malheureusement nos clients qui sont interdits de sortie du territoire depuis belle lurette, qui ont leurs passeports saisis, qui sont des pères de familles, qui sont en Guinée, qui sont tranquilles à leurs domiciles, se retrouvent brusquement à la gendarmerie et puis devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières, et finalement à la Maison centrale de Conakry. Tout est parti crescendo, rapidement et la procédure prise en flagrant délit, comme si Monsieur le procureur avait déjà toutes les preuves réunies entre ses mains. Et puis voilà la date de l’audience est fixée pour le 11. Donc, tous ces faits faisceaux d’éléments font croire vraiment que nous sommes dans le cadre d’une justice expéditive et punitive. Et nous allons nous opposer farouchement à cette injustice qui ne dit pas son nom (…) Le collectif crie haut et fort au caractère vide du dossier », a-t-il déclaré.
Poursuivant, l’avocat a tenté de lever l’équivoque sur une partie de cette affaire qui défraie la chronique. « Effectivement, Monsieur le procureur, lorsqu’il estime que les preuves sont réunies, et qu’il a des éléments à sa possession qui lui permettent de confondre un prévenu, peut opter pour le procédure de flagrant délit. Et immédiatement, avec ou sans mandat de dépôt saisir la juridiction de jugement sur le champ à défaut le lendemain, à défaut prendre une autre initiative », a précisé Me Salifou Béavogui alors que certaines voix dénoncent la procédure engagée contre ces anciens hauts commis de l’Etat. Il estime toutefois qu’on « veut se servir de la justice pour intimider ».