C’est le dossier dans lequel on soupçonnait les nouvelles autorités du pays de trainer les pas. Celui relatif au crime de sang et de violation des droits humains imputés à l’ancien président Alpha Condé et à ses collaborateurs. Eh bien, désormais, la justice ouvre cet autre front. En effet, ce mercredi 4 mai, à la faveur d’une communication qu’il a faite à Conakry, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry, a donné des instructions aux fins de poursuite judiciaire par voie de dénonciation contre l’ancien chef de l’Etat et nombre de ses anciens collaborateurs.
Dans sa communication, Alphonse Charles Wright a nommément cité :
- Monsieur Alpha CONDE, ancien Chef d’Etat de la République de Guinée ;
- Monsieur Mohamed Lamine BANGOURA, ancien Président de la Cour Constitutionnelle ;
- Monsieur Mohamed DIANE, ancien Ministre de la Défense nationale ;
- Monsieur Amadou Damaro CAMARA, ancien Président du groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur Naby Youssouf Kiridy BANGOURA, ancien Ministre Secrétaire Général à la Présidence :
- Monsieur Claude Kory Koundiano, ancien Président de l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur Damantang Albert CAMARA, ancien Ministre de la Sécurité et de la protection civile :
- Monsieur Ibrahima Kalil KABA, ancien Ministre des Affaires Etrangères et ancien Directeur de Cabinet à la Présidence de la République ;
- Monsieur Tibou CAMARA, ex conseiller spécial du Président de la République ;
- Monsieur Mouctar DIALLO, ancien Ministre de la Jeunesse ;
- Monsieur Bouréma CONDE ancien Ministre de l’Administration du territoire ;
- Monsieur Sanoussy Bantama SOW, ancien Ministre des Sports et de la Culture ;
- Madame Zenab CAMARA, ancienne Cheffe de Cabinet du Ministère de l’Enseignement Supérieur ;
- Madame Domani DORE, ancienne députée à l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur Toumany SANGARE, ancien Directeur Général des Douanes ;
- Monsieur Alhousseny Makanera KAKE, ancien Député a l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur Souleymane Dounoh KEITA, ancien Deputa Assemblée Nationale ;
- Docteur Ibrahima Kassory FOFANA, ancien Premier Ministre, Chef du gouvernement :
- Général Ibrahima BALDE, ancien Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale ;
- Général Ansoumane CAMARA alas Baffoe, ancien Directeur Général de la Police ;
- Aboubacar Fabou CAMARA, ancien Directeur Central de la Police Judiciaire ;
- Mohamed Lamine SIMAKAN, ancien Commandant de la B.I.R (Brigade d’Intervention Rapide) ;
- Monsieur Madifing DIANE, ancien Gouverneur de Labé ;
- Monsieur Aziz DIOP, ancien Préfet de Coyah ;
- Monsieur Souleymane TRAORE, ancien Directeur du Fond d’Entretien Routier ;
- Monsieur Alpha Ibrahima KEIRA, ancien Ministre de la Sécurité et de la protection civile ;
- Zénab Nabaya DRAME, ancienne Ministre de l’Enseignement Technique et de la formation professionnelle.
Quant aux faits qui leur sont imputés, ce sont :
- Des atteintes volontaires à la vie humaine notamment le meurtre, assassinat et complicité de meurtre et d’assassinat :
- Des atteintes Involontaires à la vie et complicité d’atteinte involontaire à la vie et de complicité ;
- Des atteintes à la personne constituées par les disparitions forcées, détention, enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté et de complicité ;
- Des atteintes volontaires à l’intégrité physique ou psychique de la personne, la torture ou traitements cruels inhumains et dégradants et de complicité ;
- Des coups, blessures et violence volontaires et de complicité ;
- Des atteintes Involontaires à l’intégrité de la personne, menaces de mort et voie de fait et de complicité ;
- Des agressions sexuelles et atteinte à la pudeur notamment le viol et la complicité ;
- La mise en danger de la personne ou des risques causés à autrui et de complicité ;
- Des atteintes aux libertés de la personne notamment l’enlèvement, la séquestration et la complicité ;
- Des atteintes à l’économie nationale et de complicité ;
- Destructions, dégradations et dommages notamment incendie volontaire, l’usage d’explicits et de complicité ;
- Pillage et destruction d’objets mobiliers et de complicité ;
- Des menaces de destruction, de dégradation ou de détérioration ;
- Faux et usage de faux (la constitution résultant du référendum contesté) ;
- Des atteintes et menaces à l’ordre et la sécurité publique,
- Des atteintes à la dignité des individus par le biais d’un système informatique et de complicité.
Il est indiqué dans le document rendu public à l’occasion par le procureur général que les faits imputés à Alpha Condé et Cie sont prévus et punis par des dispositions du code pénal et de la Loi relative à cybersécurité et à la protection des données à caractère personnel en République de Guinée.
Balla Yombouno