S’adressant à la diaspora guinéenne vivant dans son pays, Troy Fitrell, ambassadeur des Etats-Unis en Guinée s’est exprimé sur plusieurs sujets relatifs à la transition en Guinée. Le diplomate américain a d’abord invité le président Mamadi Doumbouya à passer à une transition courte éviter « les risques d’instabilité et frustration de la population guinéenne », avant d’afficher sa position favorable à l’ouverture d’un cadre de dialogue « sans harcèlement, ni intimidation ».
Troy Fitrell plaide pour le respect des libertés fondamentales, celui de la justice et de la dignité humaine en Guinée. Considérant le pays comme une nation de paix et de leadership, l’ambassadeur résume brièvement les besoins actuels des Guinéens en une seule chose : « Plus de démocratie, pas moins ».
Le premier représentant de Washington à Conakry dit entendre tous les appels de la disapora guinéenne concernant la situation dans le pays et promet de continuer à exhorter le gouvernement en place à une transition rapide pour une démocratie constitutionnelle. « Plus la transition est longue, plus le gouvernement risque d’instabilité et frustration de la population guinéenne », avertit-il.
Dialogue dans l’inclusivité
En plus de cet appel au retour rapide à l’ordre constitutionnel, le diplômate américain n’a pas manqué de souligner l’encouragement qu’il a par rapport au dialogue « entre toutes les parties prenantes pour renforcer le pluralisme politique et veiller à ce que la voix de chacun soit entendue ». Troy Fitrell estime que la société civile, l’opposition politique et les groupes représentant de larges perspectives doivent être autorisés à participer ouvertement à la vie démocratique en cette transition, « sans harcèlement, ni intimidation ». « Nous avons été clairs sur le fait qu’un tel dialogue politique ne peut réussir que si toutes les parties se sentent en confiance et qu’il peut y avoir un résultat positif », a-t-il précisé.
En ce qui concerne le calendrier de la transition, l’ambassadeur demande au CNRD de s’engager à ce qu’il soit transparent.
Les condamnations de la CEDEAO
La CEDEAO avait condamné le coup d’État du 5 septembre en tenant responsable le CNRD de tout ce qui risquait d’arriver non seulement au pays, mais aussi à l’ex-président Alpha Condé. L’ambassadeur américain a réitéré le soutien de son pays aux démarches de l’institution, avant d’encourager l’organisation sous-régionale à travailler avec la junte militaire « en toute bonne foi ». Il invite ainsi le CNRD à travailler avec toutes les parties prenantes s’il veut éviter de connaître le sort de l’ancien président Alpha Condé, à qui il impute la responsabilité de cette crise politique actuelle en Guinée, à travers son « troisième mandat qui n’était ni consultatif, ni transparent ».
Aliou Nastarlin