Après deux jours de violents affrontements entre des jeunes manifestants et les forces de sécurité, en marge de la manifestation appelée par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC ), le calme est revenu ce samedi le long de la route Le Prince, où la circulation reprend progressivement son cours normal. Les citoyens vivant le long de « l’axe » ont recommencé à vaquer à leurs occupations.
Aux abords du grand carrefour de Cosa jusqu’aux petites ruelles environnantes, les débris des récents affrontements sont encore visibles. La plupart des boutiques et magasins y sont restés fermés ce samedi. Seuls les petits détaillants et quelques marchands ambulants se confondent dans la petite foule qui se forme.
En effet, depuis ce matin, contrairement aux deux jours précédents qui ont connu des affrontements qui ont fait « au moins quatre morts » et plusieurs blessés, aucun signe de la reprise des manifestations n’est perceptible. Les services de la gendarmerie et de la police sont installés dans chaque coin de la rue. Les militaires aussi sont aux niveaux des points stratégiques. « Les jeunes se sont repliés parce qu’ils ont constaté qu’ils ont maintenant affaire avec des bérets rouges », a glissé à un reporter du Djely un taxi motard, soulagé du retour au calme.
À « Camp Carrefour » jusqu’à Bambeto, en passant par Koloma, où les tensions étaient plus vives durant les deux jours précédents, le dispositif sécuritaire déployés sur les lieux est beaucoup plus marqué. Mais là aussi le calme est de retour.
Les agents de la gendarmerie et de la police sont appuyés par des éléments du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA), une unité d’élite de l’armée guinéenne, qui se font reconnaître à longue distance par les treillis portés par le Groupement des forces spéciales, lors du coup d’État du 5 septembre dernier.
La situation était-elle sur le point de devenir incontrôlable ? En tout cas les militaires détiennent des armes non conventionnelles pour le maintien d’ordre, en l’occurrence des armes de guerre.
À Bambéto par exemple, sur chaque stationnement des pickups des forces de sécurité (police ou gendarmerie), deux ou trois militaires armés sont présents.
Aliou Nasta