Le poids des différents acteurs de la Transition ! En voilà un sujet qui divise notamment dans le débat à propos du dialogue devant être instauré entre les autorités de la Transition et la classe politique. Quand d’aucuns, plutôt proches de la junte, trouvent qu’aucun supposé poids électoral ne devrait donner droit à un quelconque privilège, d’autres rétorquent qu’on ne peut pas nier l’évidence de la représentativité. Se prononçant sur le sujet, l’ancien ministre des Droits de l’homme se range davantage dans le camp des seconds.
Par la force des choses, dit l’ancien ministre chez nos confrères de FIM FM, le CNRD est devenu aujourd’hui un acteur partisan. D’entrée neutre et au-dessus de la mêlée au début, la junte a désormais épousé les contours d’un parti politique, à en croire l’ancien ministre. Khalifa Gassama Diaby dit croire aux vertus du dialogue pour notamment sortir la Guinée de la nouvelle impasse dans laquelle elle est aujourd’hui engluée. « Dialoguer n’est pas une faiblesse », dit-il notamment aux autorités. Au passage, il leur fait remarquer qu’elles seront seules comptables de la « réussite ou non de la Transition ». En conséquence, insiste-t-il : « Il faut sortir du langage de la force pour faire un dialogue sérieux avec des acteurs sérieux ».
Et c’est justement là qu’il fait le distinguo. En effet, si aux yeux de la loi, il reconnait qu’un « parti politique est égal à un autre », Khalifa Gassama estime qu’en « termes de représentativité, un parti n’est pas égal à un autre ». Il en découle tout naturellement qu’il recommande aux autorités de « dialoguer avec ceux qui sont représentatifs. Il faut convaincre les acteurs représentatifs de venir au dialogue ». Selon lui, il en est ainsi partout dans le monde. « Je ne connais aucun pays au monde où on appelle tous les partis légalisés quand il faut dialoguer. On tient compte de la représentativité », dit-il en effet.
Pas sûr que le message plaise à tout le monde.
Aliou Nasta