La comparution du capitaine Moussa Dadis Camara, l’ancien chef de la junte du CNDD, a repris ce lundi 19 décembre, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. L’ancien président de la Transition, interrogé par le procureur Algassimou Diallo, persiste à dire qu’il n’a aucun lien avec le massacre perpétré il y a 13 ans l’enceinte du stade de Conakry.
La semaine dernière, invité à donner les noms des militaires qui s’étaient rendus au stade, Moussa Dadis Camara avait donné les noms d’Aboubacar Sidiki Diakité, son ancien aide de camp, et Moussa Tiégboro Camara. Mais il n’avait pas cité celui de son neveu et garde de corps, Marcel Guilavogui. Ce lundi, le procureur l’a interrogé au sujet de cette omission. « Je n’avais pas tous les éléments qui prouvent qu’il était au stade », répond Moussa Dadis Camara
Au-delà, l’ancien président de la Transition continue à nier un quelconque lien avec les massacres perpétrés au stade. Ainsi, lance-t-il : « Je n’ai jamais envoyé les éléments au stade ». Par ailleurs, il dit avoir œuvré pour que ce qui est arrivé ne se produise pas. Il rappelle à propos avoir sollicité les chefs religieux pour convaincre les leaders de l’opposition de reporter la manifestation.
Si lui-même n’a aucun lien avec les événements, pourquoi n’a-t-il fait en sorte de faire arrêter les hommes qui s’y étaient rendus sans son autorisation, dont Aboubacar Sidiki Diakité ? A cette question du procureur, Moussa Dadis Camara répond : « J’avais pris la décision de l’arrêter. Mais ce jour, il n’est pas venu. Le 2ème jour, il était armé jusqu’aux dents. Donc, J’ai pris la décision de saisir la communauté internationale pour venir jouer le rôle de la justice. Et du moment que j’avais pris cette décision, je ne pouvais plus arrêter quelqu’un, parce que cela revenait à me rendre justice ».
Aminata Camara