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TCHAD : une tentative de coup d’Etat, pourquoi pas ?

Ce jeudi 5 janvier, les autorités tchadiennes, à travers le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, ont annoncé avoir déjoué une tentative de prise du pouvoir en début décembre. Tentative de putsch à la suite de laquelle 11 personnes dont l’activiste des droits de de l’homme, Baradine Berdei Terguio, auraient été interpellées et mises à la disposition de la justice. Même en supposant qu’il ne s’agit-là ni d’un contre-feu destiné à masquer l’émoi auquel la répression sanglante de la manifestation du 20 octobre dernier a donné lieu, ni d’une manœuvre à des fins de purge pour se débarrasser d’officiers gênants, cette tentative de coup d’Etat n’aurait rien de surprenant. Elle ne serait qu’un avertissement logique en direction des autorités du pays, quant à l’accaparement du pouvoir entre les mains du clan Déby et à la gestion martiale de la Transition.

Le coup d’Etat, une tradition tchadienne

Si un coup d’Etat ne se justifie pas, il peut néanmoins s’expliquer. Et dans le cas du Tchad, il y a mille et une raisons pouvant rendre compte du désir que certains ont de reprendre le pouvoir des mains du général Mahamat Idriss Deby Itno. Cela tient tout d’abord au contexte historique. Ce pays riche en ressources pétrolières notamment et qui demeure néanmoins parmi les plus pauvres au monde, a une longue tradition de dévolution du pouvoir par la voie des armes. En réalité, il n’a jamais connu de compétition électorale véritablement libre et transparente. Celles qui ont été organisées sous le long règne d’Idriss Deby père ne l’étaient que de façade. Que quelques officiers veuillent perpétrer cette tradition de putschs plutôt ancrée, cela ne doit pas donc surprendre.

Le pouvoir du peuple confiné dans une famille

Mais il y une autre raison plus légitime pouvant expliquer que certains aient voulu non pas s’emparer du pouvoir, mais le libérer plutôt. Ce sont les velléités que le clan Deby a de privatiser le pouvoir tchadien. Deby père aura tenu le pays des mains de maître pendant une trentaine d’années. A sa mort, en 2021, au mépris de la législation du pays, c’est son fils Mahamat qui reprend le flambeau non pas que pour gérer la période intérimaire. Car sur la base des conclusions du dialogue souverain qui s’y tenu l’année dernière, le fils a bien le droit de briguer la présidentielle devant sanctionner la transition. Et bien sûr, personne ne se fait guère d’illusion. Non seulement le général Mahamat Idriss Deby sera candidat à la prochaine présidentielle, mais il est également sûr de l’emporter. Pour combien de temps ? Vingt, trente ou quarante ans ? Personne ne le sait en réalité. Parce que la seule barrière qui se dressera sur son chemin, c’est la faucheuse.

Arrêter la dérive monarchique, ce serait compréhensible

Que quelques Tchadiens veuillent arrêter cette dérive monarchique, cela aussi serait tout fait compréhensible. Dans ce dernier cas, ce serait même louable d’entreprendre des initiatives visant à stopper cette tendance qui voudrait confiner le pouvoir qui revient de droit à tout le peuple, dans une seule famille. Parce qu’un peuple qui se résignerait à subir cela sans rechigner ne mériterait ni compassion, ni respect. Mais au si au contraire, en dépit de la chape de plomb que le régime fait régner dans le pays, certains ont osé tenter quelque chose, c’est tout à leur honneur. Cela symboliserait le refus du peuple d’abdiquer et d’épouser la fatalité. Et ce serait surtout un avertissement dont les autorités devraient s’empresser de tirer les enseignements qui s’imposent, afin de s’éviter d’autres tentatives et même une chute surprise.

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