En dépit des efforts visant à préserver la cohésion somme toute précaire au sein du groupe, des divergences apparaissent bien dans les rangs des Forces vives de Guinée (FVG). Ce, alors même qu’une délégation de ce groupe doit pourtant rencontrer ce lundi le premier ministre, par le truchement des leaders religieux. Comme on l’entend depuis quelques semaines avec ses différentes sorties, l’objectif de l’ancien président Alpha Condé est le retour au palais Sékhoutouréyah. Et cette ligne, elle est de plus en plus reprise par son parti. En témoignent les discours tenus le week-end dernier, au cours de l’Assemblée générale hebdomadaire du sous-marin jaune, présidée par le secrétaire général Saloum Cissé.
C’est une divergence de taille. Si la quasi-totalité des entités qui composent les Forces vives de Guinée réclament le retour rapide à l’ordre constitutionnel via des élections libres et transparentes, le RPG arc-en-ciel ne veut ni plus ni moins que le retour de son champion aux affaires pour achever son mandat de 6 ans qu’il entamait à peine avant sa chute.
En tout cas, c’est le sens de l’intervention notamment de Laye Fofana, militant du parti. « Avez-vous parlé avec le président (Alpha Condé) ou pas », lance-t-il le samedi dernier, en direction des militants venus assister à l’Assemblée générale ? « Oui, nous avons bel et bien parlé avec le président », lui répond-on. Il leur donne alors la consigne : « Ce qu’il a dit, c’est ce qui sera fait. Nous allons revenir au pouvoir. Donc soyez prêts à tout moment. Le jour où on donnera le ton, que tout le monde sorte ».
Abondant dans le même sens, Mohamed Lamine Kamissoko estime que le retour de l’ancien président devrait aujourd’hui être le combat de toute la classe politique. « Au lieu que les gens ne parlent d’élection, nous devons nous plaindre à la CEDEAO, aux Nations unies et à l’UA pour dire : ramenez le professeur terminer son mandat. On lui a fait un coup d’État », déclare-t-il.
C’est dire donc qu’au RPG, retour à l’ordre constitutionnel a une toute autre signification. Et c’est là un obstacle sur lequel risquent de butter les Forces vives de Guinée (FVG). Et ce pourrait être un atout pour le CNRD et le gouvernement, en face.
N’Famoussa Siby