Le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a initié ce lundi 3 mars 2023 un atelier de formation des membres du Conseil national de la Transition sur les mutilations génitales féminines (MGF). Cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale ‘’Tolérance zéro à l’égard des MGF’’ vise à renforcer les connaissances des participants sur les MGF et la masculinité positive.
En ciblant les conseillers du CNT pour cet exercice, le programme conjoint UNFPA-UNICEF portant sur l’élimination des mutilations génitales féminines a un triple objectif :
- Sensibiliser et informer les conseiller sur les conséquences de cette pratique et la nécessité de son élimination ;
- Mobiliser les conseillers pour l’accroissement des investissements et des financements publics nécessaires à l’éradication des MGF ;
- Plaider pour le maintien des acquis en termes d’engagements politiques contre les MGF, notamment par la reconduction dans la future constitution, des dispositions interdisant la pratique des MGF et le mariage de l’enfant.
Selon Henri Heikura, représentant adjoint chargé des opérations de l’Unicef en Guinée, pour promouvoir l’élimination des MGF « des efforts coordonnés et systématiques impliquant l’ensemble de la communauté sont nécessaires ». Tout en félicitant les membres du CNT pour cet engagement, M. Henri formule le vœu que des dispositions sanctionnant les MGF soient inscrites dans la future constitution qui sera « élaborée par le Conseil national de la Transition » afin de matérialiser davantage l’engagement du gouvernement.
Durant deux jours (du 3 au 4 mars 2023), les membres du Conseil national de la Transition seront outillés sur les notions de lutte contre les Mutilations génitales féminines qui constituent des pratiques traditionnelles profondément ancrées dans nos coutumes et traditions. C’est pourquoi la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables a invité les participants à plus d’attention et d’esprit critique pendant cette sessio,n en vue d’aboutir à des résultats concluants.
Représentant 52% de la population, les femmes guinéennes sont confrontées à beaucoup de difficultés découlant des disparités sexistes et des pesanteurs socioculturelles qui ont pour conséquence la persistance des violences basées sur le genre qui elle-même se traduit, entre autres par un taux d’excision de 80% chez les filles/femmes âgées de 15 à 64 ans et une prévalence de 94,5% de mutilation génitale féminine chez les filles/femmes de 15 à 49 ans et 39% chez les filles de 0 à 14 ans.
En présidant l’ouverture de cet atelier de formation, la vice-présidente du Conseil national de la Transition a rassuré les partenaires techniques et financiers de la disponibilité de l’institution (CNT) à œuvrer dans le sens de la « promotion constante du bien-être des femmes et des filles de Guinée ». Par ailleurs, Maimouna Yombouno a exhorté les participants à davantage de suivi, d’analyse critique à l’effet d’aboutir à des conclusions ou recommandations consommables pour le CNT.
N’Famoussa Siby