Combien sont-ils, ministres, anciens ministres, anciens députés, directeurs de régies nationales, porte-paroles du gouvernement ?
Combien sont-ils à avoir fait leurs armes auprès de CDD, le couvrant de tous les superlatifs d’un leader national visionnaire ?
Combien sont-ils à avoir fait leurs classes chez CDD, profitant ainsi d’un micron de son aura, des retombées de sa popularité et de la bénédiction de sa proximité ?
Faire carrière en politique en Guinée, c’est savoir se vendre après avoir investi ses maigres talents dans le système Dalein ?
Ainsi prennent-ils de la valeur facilement monnayable contre un poste dans le système,
Contre honneur et dignité, ils piétinent les valeurs qu’ils ont toujours défendues pour embrasser celles qu’ils ont si souvent combattues,
Les manifestants ne sont plus des citoyens mais des délinquants, les tués de l’axe ne sont plus des martyrs mais des victimes de manipulation,
Les élections ne sont plus truquées mais transparentes, le pouvoir n’est plus confisqué, il est légitime,
La justice n’est plus corrompue, elle est indépendante. Cellou n’est plus persécuté, il doit prouver son innocence,
Cellou Dalein n’est plus un visionnaire, mais un politicien sans stratégie,
Bien sûr, trahir Cellou Dalein paie forcément à court terme pour tout arnaqueur habile,
Insulter Cellou Dalein fait gagner des points et les faveurs du pouvoir,
Mais trahir CDD c’est peu de choses, c’est trahir la cause qui est indigne,
Car CDD poursuit une cause qui dépasse sa personne et oblige sa conduite,
C’est toujours une opportunité de permettre à cette cause juste de se décanter des marchands de ragots et de combines politiques,
Heureusement, les entrepreneurs politiques finissent toujours par faire faillite, laissant derrière eux un passif de regrets impossible à liquider,
Car l’expérience montre que si CDD pardonne toujours aux plus vils opportunistes, les militants, eux, n’abreuvent jamais deux fois le même traître,
Heureux soient tous les anciens militants qui, bien qu’ayant quitté l’UFDG, se montrent dignes en ne crachant pas dans la main qui les a nourris.
Baba Titi Sidibé