Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Mamoudou Nagnalen Barry, était face à la presse ce vendredi 7 juillet 2023. Rencontre essentiellement axée sur les acquis et perspectives de la mise en œuvre de la politique de refondation verte lancée depuis la prise du pouvoir par le CNRD le 5 septembre 2021.
Le ministre s’est réjoui tout d’abord du bond, selon lui, « sans précédent » que le budget de son département a connu les deux dernières années. « D’environ 600 milliards, le budget du secteur est parti à plus de 1.900 milliards, soit une augmentation de plus de 200% en moins de 2 ans », lance-t-il.
Des ressources supplémentaires qui ont permis à son département d’adopter des stratégies suivant un certain nombre d’axes : l’accès à la mécanisation ; l’accès aux intrants, à l’information, aux infrastructures et aux financement.
Pour ce qui est du volet mécanisation par exemple, en vue d’accroitre la productivité agricole, le ministère s’est fixé pour objectif d’acquérir 1000 engins agricoles dont 500 tracteurs, des moissonneuses-batteuses, des motoculteurs. « On peut tout faire à la main, mais la récolte du riz à la main est extrêmement difficile. Les Guinéens perdent environs 30% de leur production, parce qu’ils n’ont pas accès aux moissonneuses-batteuses », déclare le ministre pour appuyer la nécessité de la mécanisation des activités agricoles. Fort de cette pertinence, il annonce : « Nous allons commander autant de moissonneuses-batteuses cette année (300 maximum) que de moissonneuses-batteuses achetées les 10 dernières années ».
Mamadou Nagnalen Barry a également abordé la disponibilité de l’engrais sur le marché guinéen. « Cette année, la probabilité de voir l’engrais sur le marché à un prix élevé est très faible parce qu’il y a un grand stock d’engrais au prix de 300.000 GNF », assure-t-il. Ce qui n’empêche pas les spéculateurs de se livrer à des actes de sabotage dont reconditionnement des sacs, en vue de leur vente. « On a pris deux cas depuis le début de la campagne à Conakry et en Moyenne Guinée », révèle Mamoudou Nagnalen Barry
Soulignant à l’occasion que la Guinée est autosuffisante à 65 %, le ministre promet que son département consentira les efforts requis pour rehausser la production locale afin d’aider les agriculteurs à générer des revenus. « En tant qu’Etat, nous nous battons à ce qu’ils ne soient pas obligés de baisser leur prix. On ne doit pas s’attendre à ce que les prix baissent, parce que la production est élevée. On doit plutôt se battre pour que les prix n’augmentent pas », fait-il remarquer.
A l’en croire, la Guinée a bien d’atouts pour opérer sa révolution verte. Il note à ce sujet les près de 14 millions de terres arables dont, selon lui, les 20 % ne sont pas encore exploitées. A propos, annonce-t-il également : « Nous travaillons sur l’accès du foncier pour mettre à disposition un code sur le foncier rural ».
Enfin, au sujet de la campagne agricole de cette année, il assure qu’elle consacrera la ‘’rupture’’. « L’année passée, on n’a pas eu suffisamment de temps pour préparer la campagne. Mais cette année, il n’y a aucune excuse à donner si on rate ça », indique-t-il.
N’Famoussa Siby
