Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a de quoi en vouloir aux autorités de la Transition. Lui qui doit regretter la naïveté qui l’avait conduit à applaudir le colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades. En tout cas, invité hier soir chez nos confrères de TV5 monde, l’ancien premier ministre a admis que les engagements qui l’avaient tant séduit ne sont pas au rendez-vous, deux ans après.
Comme il le faut à chaque occasion, Cellou Dalein admet qu’il a cru à l’armée, quand celle-ci a pris le pouvoir le 5 septembre 2021. Mais il plaide la bonne foi. « Nous avons applaudi le putsch pour (notamment) le discours de prise de pouvoir par l’Armée. Dans ce discours, le colonel avait dénoncé le dysfonctionnement des institutions, l’instrumentalisation de la justice, la corruption et le tribalisme, le piétinement des droits et libertés. Il avait juré de faire de la justice et du respect des droits la boussole de la transition ». Mais vingt-quatre mois après, « ce discours n’a pas été respecté, encore moins ses engagements », assène-t-il.
D’autant que l’opposant guinéen, à propos en particulier de la CRIEF que la junte brandit comme un acquis, estime que c’est « une juridiction d’exception qui a été mise en place par un régime d’exception. Mais nous avons vu que c’est une autre instrumentalisation de la justice. Une façon de se débarrasser des leaders politiques et de mettre en prison les acteurs de la société civile qui ne sont pas d’accord avec la manière dont la transition est conduite ».
Abordant également le cas Ousmane Gaoual Diallo, l’actuel ministre porte-parole du gouvernement qui, quoiqu’exclu du parti, ambitionne de l’évincer, l’ancien premier ministre préfère ne pas s’étaler dessus. « Je n’ai pas de réponse à lui donner. Il est exclu du parti pour faute grave et n’a aucune raison de donner son avis par rapport à ce qui se passe dans le parti », répond-il brièvement à nos confrères.
Michel Yaradouno
