Depuis quelques semaines, il est le Monsieur anti-corruption au compte de la société civile. Alseny Farinta Camara avait déjà saisi le parquet de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) de dénonciations contre l’ancien ministre des Mines et de la Géologie, Abdoulaye Magassouba et son ex-conseiller économique et fiscal, mais aussi contre Amadou Doumbouya, à l’époque Directeur général de la Sonap. Eh bien, il rebelote avec de nouvelles dénonciations contre Alphonse Charles Wright, ancien ministre de la Justice, Bernard Goumou, ancien chef du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, actuel ministre des Transports et porte-parole du gouvernement et Moussa Cissé, ancien ministre de l’Economie et des Finances. Et dans la réponse qu’Aly Touré, le procureur spécial de la CRIEF, a réservée à ses dernières dénonciations, il lui notifié avoir confié à l’Agence nationale de lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance (ANLC-PBG) le soin de mener les enquêtes requises en pareilles circonstances.
Alseny Farinta lui-même se retrouve à justifier sa démarche, parce que passant aux yeux de certains pour quelqu’un qui se livrerait à un « acharnement ». Il n’en est rien, se défend-il. « C’est une initiative que j’ai engagée dans le cadre du contrôle citoyen de l’action publique à travers la moralisation des affaires, la transparence budgétaire et la redevabilité dans la gestion de la chose publique. J’espère que les investigations vont aboutir pour que les coupables soient jugés et condamnés conformément à la loi », souligne-t-il.
Dans un entretien qu’il a accordé à un groupe de médias dont Ledjely, il assure ne pas du tout fait dans la légèreté. « J’agis calmement, étape par étape en réunissant tous les éléments probants à mon niveau. Toutes les dénonciations que j’ai déposées à la CRIEF, c’est avec des faisceaux de preuves pour permettre aux autorités judiciaires d’avoir une piste, d’avoir une base pour approfondir les enquêtes pour la manifestation de la vérité. Ce n’est nullement un acharnement, je l’ai fait avec des faisceaux de preuves pour attirer l’attention de la justice pour qu’elle fasse son travail afin que nous sortions de cette précarité généralisée. La motivation c’est de changer les choses, il faut que nous mettions fin à la corruption », jure-t-il.
Il invite juste les institutions saisies et dont c’est le rôle de traduire la lutte contre la corruption en acte d’assumer leurs responsabilités. « C’est vrai que l’Agence nationale de lutte contre la corruption est saisie du dossier pour des investigations préalables. Je souhaite qu’elle fasse son travail en toute indépendance, en toute intégrité pour que les investigations aboutissent afin que l’on sache qui a fait quoi dans ces malversations financières », exhorte-t-il
Fodé Soumah