Comme annoncé précédemment, le procès du 28 septembre a repris ce lundi 13 mai avec la phase cruciale des plaidoiries. Et ce sont les parties civiles qui ont ouvert le bal. Me Hamidou Barry, dans sa prestation, a soutenu que c’est l’impunité que l’Etat guinéen a entretenue depuis l’indépendance du pays, qui a engendré le massacre du 28 septembre. C’est parce qu’à l’en croire, des crimes comme ceux de 2006, n’ont pas été punis que celui du 28 septembre 2009 s’est produit. Une façon pour lui d’appeler à rompre ce cycle a administrant à ceux qui seront reconnus coupables une sanction exemplaire.
« Il y a eu 28 septembre parce qu’on n’a pas jugé les massacres de janvier-février 2007. Il y a eu 28 septembre parce qu’on n’a pas jugé les bérets rouges de Lansana Conté qui ont fusillé à bout portant les bacheliers. On a ouvert le dossier à l’OGDH, mais on n’a pas pu avancer. Les gens avaient peur. Donc, les événements du 28 septembre 2009 sont les conséquences directes de ce qui s’est passé depuis 1958. Depuis 1958, à mon avis, l’État a été défaillant », a assené Me Hamidou Barry
La responsabilité de l’Etat, l’avocat insiste dessus. « Ce sont des agents de l’État, les moyens de l’État qu’on a utilisés pour tuer la population civile. C’est parce qu’on n’entre pas dans chaque famille, on fauche une fille de 16 ans, sinon on aurait arrêté tout de suite. Ce sont les pauvres qui souffrent. L’État doit arrêter cela. C’est ça l’impunité. C’est ce qui nous a conduits au 28 septembre », persiste Me Hamidou Barry
Et pour lui, pas de doute possible. Les 11 accusés renvoyés devant le tribunal sont présumés auteurs des crimes contre l’humanité commis le 28 septembre 2009 et les jours suivants.
Fodé Soumah