Célébrée tous les 25 avril, la journée mondiale de lutte contre le paludisme a été organisée cette année en différé le 8 mai dernier en Guinée. La cérémonie a eu lieu dans la commune urbaine de Kindia sous la présidence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. Pour la circonstance, il avait à ses côtés, les autorités locales, les acteurs de la santé et les partenaires techniques et financiers.
« Equité en santé, égalité des sexes et droit de la personne », c’est sous ce thème que la journée mondiale de lutte contre le paludisme a été célébrée cette année. Ce, pour un monde plus équitable. Face à une forte mobilisation des populations de Kindia et des acteurs de la santé, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a pointé les défis auxquels la Guinée demeure confrontée dans le cadre de la lutte contre le paludisme. « Force est de reconnaître que de nombreux efforts ont été fournis par le gouvernement et des acteurs à tous les niveaux. En dépit de ces nombreux efforts, le paludisme constitue encore un réel problème de santé publique. Il est par la mobilité et la mortalité la première cause de consultation et de décès dans notre pays. Environ 2 millions de cas de paludisme ont été enregistrés en 2023 dans les formations sanitaires et au niveau communautaire », a rappelé Dr. Oumar Djouhé Bah. Conséquemment, il appelle à poursuivre les efforts. « Nous devons donc agir pour renforcer la lutte contre le paludisme en adoptant des approches novatrices qui prennent en compte le genre et qui cible en priorité les couches vulnérables, les enfants de moins de 5 ans ans et les femmes enceintes. Je suis très honoré, grâce à une synergie d’action et à l’implication de tous les intervenants, des résultats encourageants sont obtenus en 2023 », déclare-t-il. Dans la foulée, il souligne, entre autres, au titre des efforts consentis en 2023, les 2 millions d’enfants âgés de 3 à 5 ans épargnés via la prévention, la distribution gratuite en routine de 907 071 moustiquaires imprégnées d’insecticide à long durée d’action, la prévention du paludisme chez les femmes enceintes grâce au traitement préventif intermittent à l’intention notamment de celles qui sont reçues en CPN, la prise en charge correcte de plus de 90% des cas confirmés dans les formations sanitaires et au niveau communautaire. Puis, le ministre de conclure : « Ces résultats ont permis de réduire de manière considérable le taux de positivité qui est passé de 63% en 2017 à 59% en 2023 ».
La lutte contre le paludisme accélérée est accompagnée par moult partenaires techniques et financiers dont l’USAID. Carle Anderson, le directeur adjoint de l’agence américaine en Guinée, de son côté, note qu’il y a à se féliciter des progrès réalisées ces dernières décennies pour réduire l’incidence ainsi que la mortalité, et pour améliorer la prise en charge, le paludisme demeure néanmoins une menace pour plusieurs millions de Guinée. Faisant en particulier allusion au projet ‘’Notre santé’’ soutenu par l’USAID justement, il assure les autorités guinéennes de l’engagement des Etats-Unis à continuer à œuvrer pour éradiquer le paludisme. « Nous sommes rassemblés aujourd’hui à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme 2024 pour réaffirmer notre engagement à mettre fin à cette maladie qui affecte tant de vies dans le monde et dans cette préfecture. Le paludisme demeure une des maladies les plus meurtrières de notre époque. Cependant, grâce à des efforts soutenus à l’échelle mondiale, nous avons réalisé des progrès significatifs. Depuis l’an 2012 avec le soutien du congrès des États-Unis, notre pays, des initiatives présidentielles américaines de lutte contre le paludisme ont permis de sauver près de 12 millions de vie et de prévenir plus 2 milliards d’infections avec des partenariats des gouvernements comme celui de la Guinée. En Guinée par exemple, la prévalence du paludisme a considérablement diminué passant de 44 % en 2012 en 17 % en 2021. Un progrès extraordinaire mais qui ne signifie pas que notre travail est terminé. Des nouveaux cas apparaissent même dans les pays où la maladie avait été éradiquée et bien sûr toujours malheureusement en Guinée ici à Kindia. En 2024, le gouvernement des États-Unis a élargi cette initiative présidentielle pour travailler avec 30 pays partenaires pour fournir des outils de traitement et des vaccins essentiels et est également fier d’avoir joué un rôle majeur dans le développement du premier vaccin contre le paludisme et le plus important qui sera déployé ici en Guinée dans les mois à venir », annonce-t-il.
Les autorités guinéennes et le Fonds mondial ont fait confiance au Catholic Relief Services (CRS) pour la gestion de la subvention Paludisme et Renforcement du système de Santé pour un montant total d’environ 88,5 millions de dollars américains pour la période de janvier 2024 à décembre 2026. « Le Catholic Relief Services (CRS) se réjouit en tant que récipiendaire principal de la subvention Paludisme du Fond Mondial en Guinée. Nous voudrions ici vous rassurer que nous mettrons tout en œuvre pour la réussite de la subvention », promet le représentant résident de CRS en Guinée, Monsieur Moussa Dominique Bangré.
La cérémonie a pris fin par une séance de dépistage du paludisme à laquelle les citoyens, conscients des risques que fait peser le palu sur eux, se sont volontairement prêtés.
Kindia, Aboubacar Dramé