Le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, à travers la Direction nationale des personnes vulnérables a organisé ce vendredi 31 mai un atelier de restitution de l’étude qualitative sur la vulnérabilité en Guinée. Présidée par la ministre de la ministre Charlotte Daffé, la rencontre a mobilisé plusieurs hautes personnalités du gouvernement ainsi que d’autres venant notamment des partenaires techniques et financiers.
D’entrée, Mohamed Diaby, directeur national des personnes vulnérables prévient contre la conception réductrice qu’on a de la notion de la vulnérabilité. Celle-ci n’intéresse pas, en effet, selon lui, que ceux et celles qui sont en proie à une certaine fragilité. Parce, dit-il : « chaque personne a une potentialité à être blessé et a une fragilisation de la capacité d’agir ». En tout cas, sa direction, assure-t-il, travaille de manière à prendre en compte, de manière plus globale, la « probabilité d’une personne, qu’elle soit pauvre ou non, à subir une perte significative de bien-être en conséquence d’un changement de situation ou d’un choc ». Il en découle, poursuit-il, que « nous ne raisonnons pas en direction sectorialisée, mais nous fournissons l’effort d’embrasser une thématique qui va au-delà du champ respectif de la direction nationale des personnes vulnérables. Cette direction qui limite traditionnellement le champ d’action de la vulnérabilité aux personnes handicapées, aux personnes âgées et aux migrants de retour ».
« Nous courons le risque d’une vulnérabilité accrue en ce sens qu’un enfant né en Guinée aujourd’hui ne peut espérer atteindre 37% de son potentiel productif à l’âge adulte », alerte, pour sa part, la ministre la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables. « Disposant d’un outil à la prise de décision, mon département entend embrayer sur une autre étape autant utile. Il s’agira pour nous d’élaborer une politique harmonisée et coordonnée de la protection sociale au profil des groupes vulnérables », promet Charlotte Daffé.
S’appesantissant sur les résultats de l’étude dont c’est la restitution, Félix Ackebo dont l’institution – Unicef – appuie la tenue de l’atelier, note que les conditions des enfants en Guinée demeurent toujours préoccupantes. D’autant qu’il ressort de l’étude, en effet que, 2.4 millions d’enfants et adolescents âgés de moins de 17 ans sont plus vulnérables que les autres tranches de la population avec un taux de vulnérabilité estimé à 71%. « Malheureusement, 49% de ces enfants sont affectés par la pauvreté monétaire, vivants qu’ils sont dans des familles qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour leur garantir une alimentation adéquate, une éducation de qualité, des soins de santé appropriés et un logement descends », souligne le représentant-pays de l’Agence onusienne en charge des questions de l’enfance.
Mais à en croire Félix Ackebo, ces défis, aussi préoccupants soient-ils, ne relèvent pas de la fatalité. « Je suis convaincu que notre engagement commun dans la lutte contre la pauvreté, qu’elle soit monétaire ou multidimensionnelle, sera renforcée grâce à ces nouvelles données et cela contribuera à améliorer les stratégies des différents plans et programmes, qu’ils soient nationaux ou sectoriels. Bien que des défis subsistent pour atteindre les objectifs de développement durable et réaliser ceux contenus dans la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (…), je reste convaincu qu’en unissant nos forces, en utilisant judicieusement nos ressources et en renforçant les synergies intersectorielles, nous pouvons transformer ces défis en opportunités et contribuer à bâtir un monde plus égalitaire et inclusif pour chaque enfant en Guinée », assure-t-il.