Les faits remontent à lundi dernier. Les corps en décomposition de Hadja Oumou Camara et de sa fille, Kadiatou Laka Camara, élève de la 7ème année, ont été retrouvés dans leur maison. Selon les premiers éléments de l’enquête, leur mort remontait alors à quatre jours plus tôt.
Joint au téléphone, Aboubacar Camara, frère de la défunte mère de famille est revenu sur les circonstances de la découverte macabre. En résidence à Fria, il dit avoir été informé par les voisins de sa défunte sœur. « Hadja Oumou avait dit à ses voisins qu’elle doit voyager sur Boffa. Entre temps, elle a fait ses travaux ménagers et est rentré se coucher. Pour les voisins, elle était déjà partie à Boffa. Et même quand son fils est venu frapper à la porte, il a pensé qu’elle était déjà partie, parce la porte était toujours fermée », explique Aboubacar Soumah, la voix nouée par l’émotion.
C’est seulement, à l’en croire, deux jours plus tard, quand les voisins ont vu de grosses mouches roder autour de la maison qu’ils ont été alerté. Encore que dans un premier temps, ils ont pensé que ce sont des écailles de poisson qu’elle avait oublié de jeter. Mais plus tard, quand ils ont commencé à sentir une certaine odeur d’un corps en décomposition et même ont remarqué des chenilles dans les environs, qu’ils se sont résolus à casser la fenêtre pour comprendre ce qui s’y passait. De l’issue de la fenêtre, ils aperçoivent un premier corps, ils s’imaginent alors que c’est celui de la fille de Hadja Oumou. Etant convaincus que cette dernière, quant à elle, était vraiment à Boffa.
Ils en étaient si convaincus qu’ils ont même essayé de la joindre au téléphone. L’appel n’est pas passé. « Ainsi, ils m’ont informé de cette situation. Du coup, j’ai appelé à Boffa pour savoir si elle est là-bas. Bien évidemment, elle n’y était. Et c’est ainsi qu’ils ont défoncé la porte et remarqué qu’il y avait deux corps, ceux de la maman et de sa fille », poursuit le frère endeuillé.
Dans la foulée, la Croix-Rouge a été alertée et vu l’état des deux corps, la décision de leur inhumation a été entérinée.
Pour ce qui est de la cause de la mort des deux défuntes, pour l’instant, c’est la piste du gaz dégagé par le fourneau incandescent que Hadja Oumou avait placé dans la maison, avant de se coucher, qui est privilégiée. Elle avait placé ce fourneau à côté, dans le but de se réchauffer avec la pluie qui s’abat ces derniers jours sur la capitale guinéenne. Malheureusement, la porte et la fenêtre, étant toutes fermées, il n’y avait aucune issue pour le gaz qui se dégageait du charbon incandescent dans le fourneau. Elles ont donc pu avoir été asphyxiée.
Aminata Camara