Cérémonie de remise officielle de 56 motos aux ONG engagées dans la lutte contre les mutilations génitales féminines dans les régions de Boké, Kindia et Conakry ce mercredi 18 septembre 2024. Cette initiative du ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, avec l’appui financier du Comité national Suisse de l’UNICEF, s’inscrit dans le cadre de l’appui aux structures de mise en œuvre du projet : “ Contribuer à l’abandon des pratiques des mutilations génitales féminines ”.
Les mutilations génitales féminines sont une pratique profondément enracinée en Guinée, affectant près de 94,5% des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans, ainsi que 39 % des filles de 0 à 14 ans. Selon le Représentant de l’UNICEF en Guinée, en particulier, « dans la région de la Basse Côte, les taux de prévalence sont encore plus alarmants, atteignant 96 % à Conakry et 98 % à Boké ». Pourtant, relève Félix Ackebo, « les MGF portent atteinte à la dignité et à l’intégrité physique des filles et des femmes. C’est une violation de leurs droits fondamentaux, y compris leur droit à la santé, et cela engendre des conséquences graves sur les plan physique et psychologique »
Ces engins roulants sont d’une valeur d’environ 815 millions GNF, soit environ 95,200 dollars US grâce au financement du Comité national Suisse de l’UNICEF.
Les motos représentant néanmoins, souligne Félix Ackebo, bien plus qu’un simple moyen de transport. « Elles sont plutôt des symboles d’espoir, un outil précieux pour aller au dernier kilomètre afin d’apporter l’information, échanger, engager des conversations avec les communautés les plus reculées tout en apportant un soutien psycho-social aux victimes et aux personnes qui souffrent des conséquences des MGF », indique-t-il.
Au nom des bénéficiaires de cet appui logistique, Fodé Camara coordinateur du projet dans la région de Conakry, a salué le geste de la part des partenaires techniques et financiers de la Guinée avant de réitérer l’engagement de poursuivre les efforts dans la lutte contre les MGF. « L’arrivée de ces motos va davantage faciliter et ça permettra à l’équipe d’être plus proche des bénéficiaires, des communautés, des structures de protection des enfants à la base », assure-t-il.
Le projet cadre parfaitement avec les priorités gouvernementales, axées sur la protection des droits fondamentaux des femmes et des filles. Et l’objectif est de réduire de 3 % en trois ans la prévalence des MGF chez les filles de 0 à 14 ans dans les régions de Conakry, Kindia et Boké.
« Ces ONG que nous avons soigneusement sélectionnées, joueront un rôle crucial dans la mise en œuvre d’activités de communication et de sensibilisation pour faire évoluer les normes sociales qui sous- tendent cette pratique néfaste », a déclaré Charlotte Daffé, ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables.
La ministre qui en profite pour adresser un message singulier aux bénéficiaires de ces engins : « Ces moyens de transport doivent être utilisés exclusivement dans le cadre du projet, pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ensemble. Leur bon usage est essentiel pour garantir l’efficacité de notre action sur le terrain et atteindre des résultats concrets », leur rappelle Charlotte Daffé.
N’Famoussa Siby