Samedi dernier, des violences meurtrières ont éclaté entre un groupe de jeunes et les responsables d’une société aurifère à Konkoé, district relevant de la sous-préfecture de Djalakoro, préfecture de Mandiana. Ce groupe de jeunes réclamait l’arrêt des travaux au sein de la société, conformément à la décision qui a été prise par l’administration centrale depuis Conakry, interdisant l’exploitation de l’or. Une sommation à la quelle les responsables de cette société ne vont pas obéir. Ces derniers feront appel à la force publique (l’armée) qui va intervenir avec des tirs. Le bilan des violences fait état de pertes en vies humaines et des blessés.
La journée du samedi a été particulièrement embarrassante pour les habitants du district Konkoé. Leur démarche intimant l’arrêt des travaux au sein d’une société aurifère a viré au drame. Joint au téléphone par notre correspondant basé dans la localité, un jeune résident dans le district revient sur les circonstances de cette violence.
« Il y a eu une forte mobilisation de la population sur le site minier. Arrivés sur les lieux, nous leur avons signifié d’arrêter les machines. Les travailleurs n’ont pas trouvé de réponse à cela. Ils ont obtempéré et ils ont arrêté toutes les 4 machines poclains. Et nous leur avons dit qu’ils ne sont pas au-dessus de la loi guinéenne », a expliqué cet acteur.
C’est dans ces circonstances, poursuit notre interlocuteur, qu’un groupe de militaire est intervenu sur le site avec des tirs à balles réelles d’une part et avec des grenades lacrymogènes, d’autre part. Dans la débandade un jeune, marié et père de famille, sera atteint par balle au niveau du ventre et mort s’en suivra. De même pour un enfant qui va aussi perdre la vie sous l’effet des grenades lacrymogènes.
« Leur gaz a trouvé un enfant derrière la haie de leur concession, l’enfant a rendu l’âme. Les jeunes se sont révoltés en jetant des pierres, nos amis ont été grièvement blessés par ces gens. Même nos notables n’ont pas été informés de leur venue. Et voici qu’ils ont tué l’un de nous par balle réelle et ils ne peuvent pas nous dire que c’est une balle perdue. C’est un marié et père d’enfants », relate notre interlocuteur.
Les habitants du district Konkoé pointent la responsabilité des autorités locales dans cette situation, notamment le préfet de Mandiana Colonel Fodé Soumah.
A signaler que l’enfant a été inhumé le même jour. Quant au second, sa dépouille a été transportée à Mandiana.
Ibrahima Camara, depuis Siguiri