Dans le cadre de l’exécution du projet « Contribuer à l’abandon des pratiques de Mutilations Génitales Féminines (MGF) dans les régions de Boké et Kindia, et à Conakry » appuyé financièrement par le Comité National Suisse, le Ministère de la Promotion féminine, de l’enfance et des Personnes vulnérables, le Gouvernorat de la Ville de Conakry et les autorités communales de Kaloum et Ratoma avec l’appui technique du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), ont organisé les 26 et 27 octobre 2024, deux cérémonies de signature d’une déclaration d’engagement en faveur de l’abandon des mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants respectivement dans les quartiers de Coronthie 2 (Commune de Kaloum) et Ratoma Centre (Commune de Ratoma).
L’atmosphère était à la fois solennelle et festive lors de ces deux journées dédiées à l’abandon des MGF et des mariages d’enfants dans les deux quartiers signataires. À Coronthie 2, c’est l’enceinte de la mairie de Kaloum qui a servi de local à cette cérémonie de déclaration publique par les autorités et les habitants de cette localité. Cet élan de solidarité a été renforcé par la présence, de la représente de la gouverneure de la ville de Conakry, de l’inspectrice régionale de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, d’une administratrice de la protection de l’enfance à l’UNICEF, du Vice-président de la délégation spéciale de Kaloum, le président de la délégation spéciale de Ratoma, les conseils de quartiers des deux localités, des riverains ainsi que d’autres personnalités œuvrant dans le même sens. « Ce moment n’est pas seulement un acte symbolique, mais un engagement ferme envers la protection et le respect des droits fondamentaux de nos femmes et filles. Les mutilations génitales féminines sont des pratiques cruelles qui causent des souffrances physiques et psychologiques irréparables », dénonce le vice-président de la délégation spéciale de Kaloum. Avant d’inviter les femmes à accentuer les communications sur les risques liés à ce phénomène. « Nous devons comprendre qu’aucune tradition ne doit justifier la violence et la souffrance. En abandonnant ces pratiques, nous faisons un pas décisif vers l’égalité, la santé, à un avenir dans lequel les filles peuvent poursuivre leurs études, réaliser leur rêve et devenir des leaders dans notre société », affirme Amara Setto Camara.
Abondant dans le même sens, le président, a quant à lui, regretté tout d’abord cette pratique. Puis Ahmed Sékou Touré a rappelé la nécessité de lutter contre les MGF. « Nous savons depuis un moment que cette pratique ne cesse d’endeuiller la vie de nos communautés. Nos femmes qui sont victimes de ces pratiques n’arrivent plus à nous procurer plus d’enfants. Chose que nous voyons comme un crime », regrette-t-elle.
La concrétisation de ces engagements par la signature de ce document est vivement saluée par l’UNICEF. L’institution onusienne, par la voix de sa représentante du jour, s’est engagée à poursuivre son accompagnement des acteurs qui œuvrent pour l’abandon des pratiques néfastes et le respect des droits des enfants. « Nous remercions toutes ces autorités engagées aujourd’hui dans le combat contre cette pratique néfaste et merci également aux membres des deux communautés qui ont décidé de s’engager solennellement devant tout le monde à abolir ces pratiques et à contribuer à l’épanouissement des jeunes filles qui vont grandir », souligne Néné Maïmouna Camara.
Pour sa part, l’inspectrice régionale de la Promotion féminine, de l’enfance et des Personnes vulnérables a mis l’occasion à profit pour réitérer l’engagement du département dans la lutte contre les MGF. « Au regard de l’ampleur et des conséquences que ces fléaux sont en train de prendre dans notre pays, le département, avec l’appui de ses partenaires qui accompagnent la politique du ministère, s’engage avec les autorités au plus haut niveau à la condamnation publique de ces pratiques », a réitéré Sarah Koné. Par ailleurs, ce cadre du Gouvernorat a invité à la conjugaison des efforts afin de donner une réponse appropriée au phénomène des MGF.
Des femmes, des jeunes (filles et garçons), des hommes, des leaders religieux et communautaires présentes lors de ces deux jours de rencontre ont pris l’engagement de s’aligner dans la dynamique de l’éradication de ce phénomène en Guinée. « En tant que femme mariée, je suis en mesure aujourd’hui de vous dire jusqu’à quel point nous sommes des victimes de ce phénomène. Il est difficile pour nous d’avoir des enfants en période voulue. Lorsque tu fais un enfant, tu te demandes à quand le prochain geste. Dès fois même, tu n’en fais plus. A ajouter à cela le fait que nous avons constamment des maux de ventre à cause d’infections urinaires récurrentes et ça nous cause également des problèmes à l’accouchement », soutient M’Balia Sylla.
JRI de l’Ombre