Cuisinier de profession, ce père de famille a vu son quotidien chamboulé par l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, survenue dans la nuit du 18 décembre 2023. Il y a travaillé en tant que chef cuisinier. Cette situation a placé ce passionné de la cuisine dans une difficulté sans précédent. Celle de reconstruire sa vie. Cette envie va le pousser à explorer d’autres horizons. C’est ainsi que Mamou sera la destination.
L’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum traverse encore la mémoire de Fodé Yacouba Cissé. C’est jour que le destin a bouleversé sa vie. « Avant, je travaillelais aux hydrocarbures en tant que chef cuisinier et j’y gagnais bien ma vie. Mais lorsque le dépôt à pris feu, disons que la fumée est partie avec mon confort parce que je n’avais aucune autre issue », confie-t-il, l’air pensif.
Une opportunité inattendue s’est donc présentée à lui à Mamou où un hôtel de charme, réputé pour sa forte fréquentation, était en quête pressante d’un chef talentueux pour redynamiser sa carte. « C’est grâce à un ami que j’ai découvert l’appel d’offre de cet hôtel. J’ai aussitôt postulé et Dieu faisant grâce, j’ai décroché le poste. Aujourd’hui, je vis ici avec ma famille », soutient-il.
Dans ce nouvel environnement, loin du tumulte de la ville, il a retrouvé le plaisir de cuisiner. Au fil des mois, le chef Yacouba s’est construit une nouvelle vie, tissé de nouveaux liens et s’est senti de nouveau chez lui. Mais malgré tout ce bonheur, il n’arrive pas à oublier Conakry et les bénéfices que lui apportait son restaurant. « Honnêtement, ici, les conditions de vie et de travail ne sont pas meilleures que celles de mon ancien boulot, mais ce n’est rien non plus. Parce qu’il faut savoir que le métier de cuisinier est considéré en Guinée, comme un sot métier, donc durant ces huit derniers mois, nous avons pu nous y adapter avec ma femme et mes enfants, pour subvenir ne serait-ce qu’avec le minimum », se réjouit-il.
Cette passion pour la cuisine devenue au fil des années une profession, Fodé Yacouba Cissé, l’a acquise à travers sa mère. Une source d’inspiration qui lui permet de donner le meilleur de lui-même dans un domaine où la concurrence est grossière. « Ma mère est une cuisinière hors paire et m’a transmis sa passion. J’ai grandi en l’aidant à préparer les repas pour notre famille », révèle Yacouba avec un sourire. Ses plats, un mélange harmonieux de traditions africaines et de touches modernes, font l’unanimité.
Malgré les difficultés, Yacouba ne perd pas espoir. Il rêve d’ouvrir un grand restaurant, un lieu où il pourra partager sa passion avec d’autres et faire connaître la richesse de la cuisine guinéenne. « La cuisine, c’est bien plus qu’un métier, c’est une vocation. C’est un moyen de rassembler les gens, de créer du lien et de faire sourire. Et c’est ça qui me donne la force d’avancer », conclut le chef Fodé Yacouba Cissé.
JRI de l’Ombre