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Problématique de la mobilité et de la sécurité de nos enfants sur le chemin de l’école : propositions de solutions

Si autrefois, les élèves souffraient des longs trajets à parcourir à pied pour se rendre à l’école par manque de moyens de transport, de nos jours, nos enfants vivant en milieu urbain connaissent peu ce calvaire avec l’existence des motos-taxis et l’engagement des parents au paiement des frais y afférents.

Quête de confort pour les élèves ou nécessité de recours pour les parents ?

 

La rareté d’écoles privées dites ‘’ de meilleure qualité’’, la quasi-absence d’écoles publiques dont la qualité de l’enseignement peine à rassurer les parents, le souci d’atténuer la souffrance des enfants, l’absence/l’insuffisance des moyens de transport scolaires à des tarifs abordables entre autres, obligeraient certains parents et élèves à recourir au moyen de transport le plus accessible pour aller à l’école : la moto. Pourtant, cette dernière, malgré la rapidité et l’accessibilité financière qu’elle offre à ses utilisateurs, comporte un risque d’accident très élevé pour les enfants sur le chemin de l’école.

Dès le début de l’année scolaire, à Conakry et dans les autres villes de la Guinée, deux fléaux très marquant restent visibles et de plus en plus préoccupants à travers la circulation dont :

ü  le transport d’élèves en surnombre sur des motos (taxis) pour se rendre à l’école; et

ü  la traversée des élèves sur (des grands) axes de la voie publique pour se rendre à l’école.

Deux problèmes dont les conséquences portent parfois de graves préjudices à la santé et à la vie des enfants exposés.

S’agissant du transport d’écoliers par moto, le phénomène le plus marquant est sans doute, l’embarquement par certains parents de la totalité ou toute une partie de leurs progénitures, derrière et par devant du conducteur pour se rendre à l’école, sous le laxisme de la police routière complaisante. Simple négligence parentale ou manque de moyens financiers pour assurer un transport mieux sécurisé pour nos enfants ? A mon avis, aucun prétexte valable ne justifierait le fait d’embarquer trois (3) à cinq (5) enfants sur une moto, dont le nombre limité de passagers autorisés est de deux personnes. Imaginons toute une famille allant jusqu’à cinq progénitures sur une moto, subir un drame par accident !

Il est encore plus grave de constater parmi ces enfants, ceux dont l’âge varie entre trois (3) à six (6) ans, accrochés derrière et par devant un conducteur de moto, encombrés par leurs sacs d’écoliers remplis de fournitures et des biberons, comme des guenauds accrochés sur la guenon !

Pourtant, en ce qui concerne la moto, au-delà de la disposition du siège pour deux passagers, il est important de noter l’absence d’un dispositif de retenue adapté à l’enfant, l’exposant ainsi à d’éventuelles chutes. Quant à la responsabilité civile sur tiers en matière d’assurance, elle est limitée à deux personnes y compris le conducteur de la moto. Il est important de rappeler également le port obligatoire de casque chez le passager et le conducteur afin de se protéger contre les traumatismes crâniens en cas de choc, et non pas pour échapper aux policiers.

Quant à la traversée des enfants sur certaines artères de la voie publique, le constat reste déplorable.  Nous voyons régulièrement des enfants, mêmes les plus petits, abandonnés dans la circulation sans aucun accompagnant, entre les engins de tous genres, sautant et courant pour tenter d’échapper à certains conducteurs qui n’ont aucune considération pour les piétons. Dans une circulation caractérisée par un grand désordre, les enfants, seuls en face de certains conducteurs enclins à écraser tout sur leur passage, sont plus exposés au risque d’accident sur le chemin de l’école. D’ailleurs, il est très courant d’être vulgairement insulté par d’autres conducteurs pour le simple fait qu’un des rares chauffeurs bienveillants ralentisse, laissant traverser un piéton situé au milieu de la chaussée avec tous les risques d’être renversé par un « Minibus Magbana » ou un motard très hargneux.

Bref, enfants, écoliers, personnes à mobilité réduite, personnes âgées ou encore une femme enceinte au neuvième mois, sont tous contraints de courir au galop pour tenter de s’échapper face à l’allure aveugle des engins pourchasseurs à Conakry !

A l’intérieur du pays, en plus des deux phénomènes prédominants à Conakry, il y a le recours au mode de transport des élèves par bicyclette et la conduite des motos par certains enfants n’ayant pas conscience du danger que la route peut engendrer. Ces enfants restent exposés à d’énormes risques d’accident pouvant être causés par des véhicules de transport ou personnels, les gros porteurs et autres engins, roulant avec imprudence sur des chaussées très étroites et souvent dégradées.

Responsabilité partagée et devoir d’agir !

Les accidents de la voie publique, relevant de la catégorie des problèmes de santé publique, menacent gravement la santé et la survie des citoyens en général, et plus spécifiquement celles des plus petits, avec ces lourdes conséquences sur le développement économique et social de notre pays. Il est temps de renforcer les actions individuelles et collectives afin de mieux protéger les vies de nos citoyens contre les accidents de la voie publique, et particulièrement celles de nos enfants sur le chemin de l’école.

1-   Aux parents d’élèves

ü De considérer en priorité la sécurité pour les enfants dans le choix des établissements scolaires tout en mettant l’accent sur le mode de transport à utiliser et les conditions d’accessibilité géographiques. Les écoles ne nécessitant pas de traverser des grands axes routiers sont à prioriser ; à défaut, faire accompagner les enfants par un parent à l’aller et au retour de l’école.

ü D’éviter à tout prix la surcharge de trois à cinq enfants dont les tous petits sur une même moto. D’ailleurs, quand il s’agit de parcourir un long trajet sur la moto, le risque de chute dû à un état de somnolence ou de fatigue est à considérer chez les enfants !

ü D’utiliser systématiquement les passerelles pour piétons érigées à certains niveaux et traverser par la zone de marquage au sol indiquant le passage piéton obligatoire tout en évitant les ronds-points, les carrefours à sens giratoires et le milieu des intersections ; généralement, des ‘’zones tampons’’ de passage pour piétons sont indiquées avant et après chaque rond-point et carrefour, mais jamais au milieu de ceux-ci ! Toutefois, cela n’exclut pas le respect des règles de base de la sécurité routière pour les piétons : regarder toujours à gauche, à droite et encore à gauche avant de traverser.

ü De promouvoir les systèmes de covoiturage pour des parents vivant dans un même quartier.

2-   Aux Responsable d’établissements scolaires (publics et privés) 

ü  Considérer davantage la sécurité des enfants sur le trajet en mettant à disposition des bus-scolaires pour le transport d’élèves à un prix accessible pour tous les parents. Les parents gagneraient mieux à souscrire aux services de transport scolaire en lieu et place des frais de scolarité majorés par endroit, à cause des salles de classes climatisées.

ü  A l’image de certaines écoles, toutes celles dont un nombre important d’élèves devra traverser la voie publique à l’aller et au retour, devront commettre un agent aux heures de pointe afin d’aider les élèves au passage. Enfin, les écoles devront accroître les séances de sensibilisation en faveur des enfants sur la sécurité routière avec l’implication des parents afin de réduire les risques d’accident sur la voie publique.

3-   Aux conducteurs d’engins roulants 

ü  Renforcer le respect du code de la route notamment en ce qui concerne la préservation de la vie des autres usagers de la route en général, mais particulièrement les enfants.

ü  Respecter les règles du code de la route notamment en ce qui concerne la protection des piétons : « ils sont toujours prioritaires sur la chaussée, quelles que soient les circonstances, et ce, pour des raisons évidentes de sécurité ». En d’autres termes, le piéton a toujours raison en cas d’accident par le fait d’un engin roulant. D’où l’importance pour les conducteurs d’accroître leur niveau de vigilance et de rouler avec prudence en tous lieux et à tout moment.

4-   A l’Etat 

ü  En plus des passerelles qui sont en train d’être érigées un peu partout sur les deux principales autoroutes de Conakry, il est important de poursuivre la construction, la réparation et l’entretien des infrastructures routières afin d’accroître le bien-être des citoyens et réduire les risques d’accidents. A plusieurs endroits, les plaques indiquant l’existence d’une école ou la zone de passage pour piétons ont disparu de même que les traits au sol, ne laissant aucune visibilité même pour le chauffeur le plus avertis. De même, il est important de renforcer le contrôle de la vitesse par la mise en place des ralentisseurs, des feux tricolores aux abords des écoles et la sensibilisation des conducteurs sur le respect des règles de sécurité routière.

ü  La construction d’infrastructures scolaires publiques adéquates et le renforcement de la qualité de l’enseignement public contribueront entre autres à réduire significativement les charges de scolarité et de transport supportées par les parents à la recherche du meilleur d’établissement privés. Ainsi, les enfants auront accès à leurs établissements avec le moindre risque d’accident lié aux longs trajets.

ü  Enfin, le développement des services de transport scolaire adaptés aux besoins des enfants est sans doute, un axe à promouvoir par l’Etat dans les prochaines années afin d’améliorer les conditions de déplacement des élèves en toute sécurité.

5-   A tous les citoyens

ü  De porter assistance et secours à tout enfant au bord de la route, voulant traverser ou exposé à un risque d’accident de la voie publique.

« Ensemble, sauvons nos enfants sur le chemin de l’école » !

Mamadou Oury SIDIBE, PMP-PRINCE2

Spécialiste en Assistance sociale

Gestionnaire de services de santé

Diplômé du CESAG-Dakar

Téléphone : +224 622 147 952

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