Chaque année, le 1er décembre est consacré à la journée internationale de lutte contre le VIH/sida. Plus largement, durant tout le mois de décembre, des séances de sensibilisation sont menées par des États et des OSC afin d’éradiquer cette maladie qui fait encore des victimes. Hier, mardi 3 décembre, notre rédaction a rencontré la responsable de la prise en charge du VIH à Kankan.
Le VIH est devenu une maladie comme les autres. Les patients sous traitements réguliers ont une charge virale indétectable et donc ne peuvent pas contaminer leurs partenaires ou leurs enfants (transmission mère-enfant).
Selon Dre Mamy Sampou, responsable du centre de traitement ambulatoire des PVVIH à Kankan, l’évolution du sida est en net ralentissement grâce au changement de comportement des populations qui deviennent de plus en plus réceptives aux campagnes de sensibilisation.
« Quand on parle aujourd’hui de l’évolution du SIDA à Kankan, nous dirons qu’il y a une baisse par rapport à l’année dernière, et cette année il y a eu 545 nouvelles infections sur un total de plus de 4.300 personnes suivies. Cela veut dire qu’il y a une baisse au niveau de l’infection du VIH. Parmi ces personnes infectées, il y a des enfants, il y a des adultes, il y a des femmes et des hommes », indique-t-elle.
Parlant de la stratégie de prise en charge, notre interlocutrice indique qu’elle est automatique une fois que le patient est déclaré positif, et cela sans discrimination.
« Ce n’est pas parce qu’ils sont atteints du virus qu’on doit les discriminer, ils sont comme les autres patients. Il n’y a aucune différence entre eux et les autres patients, ils sont régulièrement suivis chez nous et ils prennent gratuitement leurs traitements. Nous avons des accompagnateurs psycho-sociaux, parce qu’il y a des malades qui sont psychologiquement touchés lorsqu’on leur annonce qu’ils sont atteints de la maladie », soutient-elle.
Dans son service, des difficultés il y en a forcément. Notamment liées à la réticence de certaines personnes qui ne croient pas encore à l’existence de la maladie.
« Il y a des gens qui ne croient pas encore à l’existence de cette maladie, donc nous avons des difficultés à convaincre certains malades, surtout les religieux, parce que chez nous, c’est tout le monde qui vient et au niveau de quelques adultes, nous avons des difficultés », souligne Dre Sampou.
« Venez-vous faire dépister massivement, chacun peut sensibiliser et encourager son prochain à venir, et il faut que la communauté s’implique à fond, il ne faut pas que le VIH soit un tabou », conclut-elle.
Selon les chiffres de l’ONUSIDA, 130 000 mille personnes sont infectées en Guinée, soit un taux de prévalence de 1,4 % sur le plan national.
Michel Yaradouno, depuis Kankan