La table ronde entre les institutions financières et les agri-preneurs a eu lieu ce jeudi 19 décembre à Conakry, avec pour thème : « Quels sont les mécanismes pour faciliter l’accès au financement des agri-preneurs ? ». Une initiative du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, via le Fonds de développement agricole (FODA) et le Fonds national pour le développement de l’élevage (FONDEL). La cérémonie a été marquée par une grande mobilisation des membres du gouvernement.
Effectivement, l’objectif de cette table ronde est de rassembler des acteurs du domaine financier, des entrepreneurs agro-pastoraux, des professionnels et des experts, dans le but de favoriser les échanges et de proposer des mesures concrètes pour faciliter l’accès au financement des agriculteurs.
Les participants ont discuté pendant toute la journée des enjeux, des défis et des perspectives du développement de l’agriculture, qui est le premier pilier du programme Simandou 2040.
Environ 300 participants, incluant des représentants d’institutions financières, des agriculteurs, des interprofessions agro-pastorales, des experts et des autorités publiques, ont discuté autour de deux panels de haut niveau qui abordent l’accès au crédit et les possibilités de financement et d’investissement pour les agriculteurs dans le cadre du programme Simandou 2040.
Les membres du gouvernement, largement représentés lors de cette rencontre, ont partagé leurs expériences sur les possibilités d’accès aux crédits.
Dans sa communication, le gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée, Dr Karamo Kaba, a souligné l’importance des projets agricoles dans le cadre de la croissance économique de la Guinée. D’où la nécessité d’accroître les financements dans ce secteur.
« Les financements provenant du secteur privé, y compris les banques et les institutions de microfinance, sont très faibles. Pour preuve, les financements accordés à l’agriculture par le secteur bancaire ne représentent environ que 2% du total des crédits bancaires. Et ça, c’est à comparer avec un secteur qui emploie 70 % de la population agricole et qui pèse pour 25 % du PIB », affirme-t-il.
Ce faible niveau de financement, dû essentiellement à l’absence d’instruments d’atténuation de risque, poursuit-il, « ne peut pas soutenir la croissance de ce secteur clé. Pour relever ce défi, un appui plus fort de l’État et des partenaires au développement est nécessaire. L’une des missions de la BCRG est de promouvoir le financement de l’économie et de diversifier les sources de financement pour les entreprises, les ménages et les administrations publiques », a-t-il soutenu.
De son côté, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Dr Félix Lamah, a reconnu que la Guinée possède un potentiel agricole considérable, mais pour exploiter pleinement ce potentiel, il est nécessaire de s’attaquer à un ensemble de défis, parmi lesquels l’accès au crédit, l’amélioration des infrastructures et des capacités techniques. « L’agriculture emploie une grande partie de notre population, mais malheureusement, elle reste souvent confrontée à des obstacles majeurs. L’accès au financement demeure un des plus grands défis pour nos agri-preneurs. C’est pourquoi cette table ronde est une occasion précieuse de réfléchir à des solutions concrètes qui permettent d’améliorer l’accès au crédit, à la formation et aux technologies adaptées », soutient-il.
Plusieurs recommandations ont été formulées lors des débats. Il s’agit entre autres :
· La création d’une feuille de route avec des recommandations concrètes pour améliorer l’accès au financement agricole ;
· Engagement des banques et des institutions financières à ajuster leurs produits aux besoins des agri-preneurs ;
· L’identification des besoins en formation et en assistance technique pour les agri-preneurs pour une meilleure maîtrise des conditions d’accès au crédit ;
· La mise en place d’un cadre de suivi et de collaboration continue entre les parties prenantes.
Balla Yombouno