Dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 décembre, un immeuble abritant quatre appartements, situé dans le quartier Kountia CBA Nord, a été pris pour cible par un groupe armé de malfaiteurs. L’attaque, survenue aux environs de 2 heures du matin, a laissé les résidents traumatisés. Plusieurs victimes ont partagé leurs récits, révélant une violence inouïe et des pertes matérielles importantes.
Diola Condé, en service au bataillon du Quartier général, a été l’une des principales victimes de cette agression. Encore sous le choc, il raconte :
« C’était aux environs de 2 h du matin. J’étais au lit, je n’arrivais pas à dormir profondément quand j’ai entendu des bruits suspects à ma porte. En me levant pour vérifier, je suis tombé nez à nez avec deux individus armés qui forçaient leur entrée. Ils m’ont brutalement repoussé et l’un d’eux m’a donné un violent coup de pied à la bouche. Avant que je ne comprenne, d’autres assaillants ont envahi la maison, ils étaient plus de huit, tous armés ».
Les malfaiteurs l’ont immobilisé et l’ont ligoté de manière brutale. « Ils m’ont attaché les bras et les pieds derrière le dos, m’ont jeté sur le ventre et ont fouillé toute la maison. Ils ont tout retourné. Ils cherchaient de l’argent et une arme. J’ai essayé de leur expliquer que je n’en avais pas, mais ils continuaient à me frapper. Finalement, ils ont emporté 8 millions de francs guinéens, mon téléphone, un écran, et même des paires de chaussures », explique-t-il.
Alerté aux premières heures de la matinée, Hawil Puno, le chef de quartier de CBA Nord, s’est rendu sur place pour constater les dégâts. « J’ai été informé vers 2 h, 3 h du matin. La propriétaire de l’immeuble m’a appelé en pleurs. Vers 5 h 30, dès qu’il a commencé à faire jour, nous sommes arrivés sur les lieux. C’était un véritable chaos. Les malfrats avaient mis tous les locataires au respect. Nous avons immédiatement alerté les autorités compétentes : la police judiciaire, la gendarmerie de Sanoyah et d’autres unités comme Eco 17 et BAC. Les forces de sécurité se sont rapidement mobilisées pour lancer les enquêtes », dit-il.
Toutefois, Hawil Puno appelle à renforcer la sécurité dans le quartier. « Nous avons besoin d’un commissariat ici. L’éloignement des forces de sécurité rend la population vulnérable. Il faudrait que l’État prenne des mesures pour installer une unité permanente, avec les moyens logistiques nécessaires », plaide-t-il.
Un voisin de Diola Condé, dont la femme venait d’accoucher, a également été pris pour cible. « Nous étions couchés lorsque les malfaiteurs ont fait irruption. Ils étaient six, armés de fusils et de couteaux. Ils ont pris plusieurs biens, dont des colliers en or pour le baptême de ma femme, une somme de 2 600 000 francs guinéens et même des habits. Ils ont aussi volé ma moto, mon passeport et mes cartes bancaires », indique-t-il.
Parmi les victimes, Hussein Colaïte, un ressortissant pakistanais vivant dans le même immeuble, a également subi le raid. Il décrit une scène terrifiante : « Ils ont pointé un fusil sur moi, exigeant de l’argent. Ils ont renversé tout l’intérieur de mon appartement. Finalement, ils ont emporté 900 dollars et 400 000 francs guinéens, de l’argent destiné à payer nos manœuvres sur un chantier».
Ces braquages mettent en lumière l’insécurité croissante à Kountia CBA Nord. Les habitants, bien que reconnaissants pour la réponse rapide des autorités, appellent à des mesures préventives pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. Le chef de quartier insiste. « La population est exposée. Nous demandons à l’État d’installer un commissariat et de renforcer la logistique pour les forces de l’ordre. La sécurité de nos citoyens doit être une priorité », exhorte-t-il.
Thierno Amadou Diallo