Le Conseil national de la transition (CNT) a tenu, ce 23 décembre 2024, une séance plénière dédiée à l’examen et à l’adoption du rapport sur les recettes du projet de loi de finances initiale 2025 (PLFI 2025). Présidée par le chef de l’institution, Dr Dansa Kourouma, cette rencontre a enregistré la participation des ministres du Budget, de la Santé, de l’Enseignement technique, ainsi que de la Jeunesse et des Sports.
Le rapport, présenté par la Commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire, met en évidence une augmentation notable des recettes prévues, atteignant 35 073,41 milliards de GNF, soit une hausse de 14,09 % par rapport à 2024. Cette progression s’appuie notamment sur des réformes structurelles, telles que l’application d’un prix de référence pour la bauxite, la taxation des jeux de hasard et la mise en œuvre de la plateforme digitale SAFIG-2.
Lors des échanges, plusieurs préoccupations ont été soulevées, notamment le retard dans l’encaissement de certaines contributions stratégiques, comme le ticket d’entrée estimé à 800 milliards GNF pour le projet Simandou, et la faible mobilisation des créances fiscales non recouvrées, qui s’élèvent à 1 429 milliards GNF, mais aussi le manque de petites coupures de monnaies dans les zones rurales du pays.
Le rapport souligne également le faible taux de recouvrement des recettes issues des jeux de hasard, avec une mobilisation potentielle estimée à 500 milliards GNF pour 2025. Pour garantir l’efficacité de cette mesure, le CNT a appelé à une application rigoureuse des nouvelles taxes et à une collaboration renforcée entre l’administration fiscale et l’Autorité de régulation des jeux de hasard.
Par ailleurs, l’institution a insisté sur l’urgence de réviser les conventions minières existantes, afin de limiter les pertes liées aux exonérations et d’encourager la transformation locale des ressources naturelles. Ces réformes visent à maximiser les revenus miniers tout en assurant une meilleure préservation des écosystèmes.
Le CNT a également relevé des incohérences dans la gestion des organismes publics, en invitant le gouvernement à clarifier le statut juridique de certains acteurs stratégiques, comme l’Autorité de régulation des jeux de hasard et la Direction du patrimoine bâti public, mais aussi la question d’indépendance de l’Autorité de régulation des Postes et télécommunications pour une meilleure mobilisation des recettes.
Thierno Amadou Diallo