Suite à son coup d’État en 2021, le général Mamadi Doumbouya avait promis de restituer le pouvoir aux civils avant le 31 décembre 2024 et de s’abstenir de se présenter aux élections présidentielles. Il est désormais évident que la première promesse ne sera pas respectée. Depuis, les acteurs sociopolitiques réclament le départ du CNRD au pouvoir et la mise en place d’une transition civile.
Face à l’impasse, le département d’État américain qui suit de très près l’évolution de la situation sociopolitique en Guinée s’est dit préoccupé du non-respect de la date de la fin de la transition annoncée par les autorités. « Les États-Unis sont préoccupés par le fait que la Guinée n’ait pas respecté la date butoir du 1ᵉʳ janvier 2025 pour lancer sa transition démocratique », indique un communiqué des États-Unis.
Par la même occasion, le département d’État américain invite le CNRD et le gouvernement guinéen « à entreprendre un processus transparent et inclusif qui engage tous les Guinéens. La transparence et l’inclusivité sont fondamentales pour une transition vers un régime civil crédible, légitime et durable », soulignent les autorités américaines. « Nous exhortons le gouvernement de transition à annoncer et à mettre en place des calendriers clairs et des mesures concrètes pour le référendum constitutionnel et les élections démocratiques ».
Par ailleurs, les États-Unis, partenaires de la Guinée, rappellent l’impérieuse nécessité de la participation de toutes les composantes de la vie sociopolitique guinéenne au processus de retour à l’ordre constitutionnel.
« Il est essentiel que toutes les composantes de la société, y compris les organisations de la société civile, les partis politiques, les médias et le grand public, participent activement à la construction de l’avenir de la Guinée et soient autorisées à participer pleinement au référendum et au processus électoral. Les États-Unis restent déterminés à soutenir le peuple guinéen dans sa quête d’un avenir stable et démocratique », pouvait-on lire.
Cette sortie des autorités américaines pourra-t-elle faire fléchir les autorités de la transition guinéenne pour l’accélération du processus de retour à l’ordre constitutionnel ? Rien n’est sûr. Toutefois, il semble important de souligner que cette interpellation intervient à un moment où les positions et les discours des acteurs deviennent violents.
N’Famoussa Siby