Ce 8 janvier 2025, soit au lendemain de la condamnation de Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL), à deux ans de prison ferme, son parti a tenu une conférence de presse pour exprimer son indignation et annoncer des actions en justice.
Mamadou Malal Bah, secrétaire général chargé des affaires juridiques du parti, a qualifié cette décision de « grave et injuste », dénonçant une atteinte aux libertés fondamentales et une tentative de museler l’opposition. « Il était important d’informer tout le monde que cette condamnation, que nous considérons comme très grave et injuste, est fermement condamnée par notre parti. Nous estimons que le droit n’a pas été dit, vu les audiences et la plaidoirie de nos avocats, qui se sont battus avec éloquence pour déconstruire les infractions supposées contre notre président », dit-il.
Le MoDeL considère cette décision comme une attaque directe contre la liberté d’expression et une violation des principes démocratiques. Selon Mamadou Malal Bah, Aliou Bah n’a fait qu’exercer son droit à la critique politique, rôle essentiel dans une démocratie. « Il est dans son rôle de politicien, de président de parti, de faire des propositions et de critiquer la gouvernance. Dans une démocratie, il faut accepter le principe de la contradiction. Pour que le pays avance, chacun doit pouvoir exprimer son opinion sans que cela soit considéré comme une infraction », soutient-il.
Le secrétaire général a également dénoncé un climat de répression contre les voix dissidentes, affirmant que cette condamnation reflète une volonté d’affaiblir et de réduire au silence toute opposition. « Si désormais exprimer son opinion devient une infraction, nous sommes dans un pays où toute voix dissonante sera condamnée comme Aliou Bah l’a été hier. C’est une chose que nous déplorons profondément », fait-il savoir.
Face à cette situation, le parti MoDeL a annoncé qu’il allait interjeter appel devant la cour d’appel ou aussi à la CEDEAO pour contester cette décision qu’il juge arbitraire. « Nous sommes en train de préparer un recours. Nos avocats sont à pied d’œuvre pour déposer cet appel. Et si nous n’obtenons pas gain de cause à ce niveau, nous irons jusqu’à la Cour suprême. Nous ne comptons pas nous arrêter là », martèle-t-il.
Le MoDeL a réaffirmé son engagement à défendre la démocratie et la liberté d’expression en Guinée, appelant ses militants et les citoyens à rester mobilisés.
Thierno Amadou Diallo