La cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a entendu ce lundi 20 janvier les plaidoiries et réquisitions des différentes parties ( hormis la défense) dans le dossier de l’ancien Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana poursuivi pour des faits présumés de corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux.
Au sortir de l’audience, Me Sidiki Bérété s’en est pris à la CRIEF, au ministère public et aux avocats de la partie civile dans ce dossier. Pour lui, cette cour est tout sauf « impartiale ».
« On ne croit pas à la CRIEF. C’est une justice au service des hommes du coup d’État, c’est pourquoi nous n’avons pas perdu notre temps. Le ridicule ne tue pas. Vous avez vu comment l’État titubait pour pouvoir justifier les 15 milliards. Je signale. C’est dans le dossier de la procédure à l’instruction. Les 15 milliards là, c’est le fond MAMRI. Et le fond MAMRI, pendant la passation, pour que MAMRI soit à la disposition de la présidence, il y avait 12 milliards à la banque centrale. Ce qui est vérifiable. Et les 3 milliards qui ont été envoyés au fonds ANIES, c’est par appel d’offres. L’actuel ministre de l’Énergie avait une société privée qui a bénéficié du marché. Allez-y, lui demandez. C’est lui qui a reçu les 3 milliards qui servent dans la même transition », a indiqué Me Bérété. « Si on demande ce même fond à Kassory à la place de MAMRI qui est une entreprise publique et qui a son conseil d’administration à la place d’un Premier ministre, c’est purement politique. Kassory ne mérite pas ça », s’indigne l’avocat.
Poursuivant, Me Sidiki Bérété a dénoncé le fait que le ministère public s’est attaqué aux biens de l’ancien Premier ministre.
« Ça fait trois ans que Kassory est en détention préventive pour un fond dont il n’avait même pas la gestion et on demande à Kassory qui a servi ce pays pendant 40 ans de justifier sa pauvre maison qui est à Lambanyi. C’est grave et c’est méchant, c’est même inhumain parce qu’il est malade, il ne peut même pas se tenir debout. En tout cas, il ne se reproche rien, il est en détention politique. C’est pourquoi on a refusé de participer à une simple parade de justice pour satisfaire les hommes du coup d’État, pour nous gracier après afin de nous disqualifier politiquement », a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, Me Sidiki Bérété a soutenu qu’à la suite de la décision de la cour « taillée sur mesure » pour satisfaire les hommes du coup d’État, ils relèveront appel afin que leur client soit rétabli dans ses droits.
Aminata Camara