Des ouvriers du centre directionnel de Koloma (dans la commune de Ratoma), chantier de la future cité administrative de Guinée, ont de nouveau manifesté ce mercredi 5 février 2025 pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie, notamment la fin de la sous-traitance.
Kerfala Bangoura, dit Mangana, chef du syndicat des ouvriers, a pris la parole en langue nationale soussou pour dénoncer des conditions de travail « précaires et inhumaines » et demander l’intervention du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya.
« Nous avons des problèmes ici, sur le chantier de construction de la cité administrative. C’est à l’entreprise ACC que vous avez confié les travaux, mais nous souffrons énormément avec eux. Ce matin, ACC a envoyé 27 pick-up pour nous réprimer. Mais si vous (Mamadi Doumbouya, ndlr) ne venez pas, ils risquent de nous massacrer, mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous réclamerons nos droits. Cela fait 10 jours que nous essayons de négocier avec eux, mais ils refusent. Personne ne connaît son salaire exact ici, cela change selon l’humeur de ceux qui nous paient. S’il vous plaît, Monsieur le Président, venez nous sortir des griffes de ces gens », a déclaré Kerfala Bangoura, chef du syndicat des ouvriers.
Selon ce syndicat, les responsables de l’entreprise ne disent jamais la vérité aux autorités qui se rendent sur le site et font toujours de fausses promesses aux ouvriers.
« Quand le général Amara vient ici, on lui ment et on ne le laisse pas rencontrer les travailleurs. Ce matin, les agents déployés ont fait usage de gaz lacrymogènes. Nous avons enregistré trois blessés parmi nous, qui sont actuellement à l’hôpital. Pourtant, hier, lors des négociations, ils nous avaient promis qu’il n’y aurait plus de sous-traitance et que nous pourrions reprendre le travail normalement aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Toujours selon lui, certains responsables ont tenté de le corrompre avec 60 millions de francs guinéens pour qu’il abandonne la lutte.
« Razac Camara et le représentant de GTI m’ont appelé hier pour me proposer 60 millions et un voyage à l’étranger en échange d’une signature pour abandonner la lutte. Je leur ai demandé leurs noms, mais ils ne m’ont pas répondu. Ils m’ont juste dit que si j’acceptais leur proposition, je devais leur envoyer mon compte pour qu’ils m’envoient l’argent. J’ai dit non », a-t-il dénoncé.
Balla Yombouno