Deux jours après la destruction du complexe récréatif Belvédère dans la commune de Dixinn, alors qu’il accueillait le festival de Lafidi, le lundi 17 février 2025, les responsables du festival ont tenu une conférence de presse pour exprimer leur point de vue sur cet événement.
D’entrée, les organisateurs ont présenté un bilan des investissements et de l’objectif du festival.
« Le budget de ce festival est connu de tous. C’est plus d’un milliard, ça nous a pris plus d’une année de travail les préalables. Il y avait 30 stands de Lafidi où, au minimum, les vendeuses vendaient 40kg de riz par jour. Au-delà de ça, également, il y avait 20 stands de boissons locales. Là aussi, les milliers de bouteilles ont été emportées. Ensuite, il y a eu 15 stands d’exposition parce que notre objectif était de promouvoir le contenu local pour qu’ensuite le Lafidi soit reconnu comme un patrimoine universel de l’UNESCO, car c’est notre identité culinaire. C’est pourquoi on a donné la chance aux entreprises locales pour qu’elles puissent exposer ; nos partenaires également avaient une dizaine de stands. Tous ces stands ont été démolis, malheureusement », a expliqué le coordinateur du festival.
Au-delà de ces stands, il y avait également la décoration qui était déjà une première que tous les festivaliers ont aimée. Tout a été détruit, les dégâts sont inestimables.
« Les ventilateurs et autres objets de valeur de nos partenaires ont été volés, et donc, à cause de cette situation, les travailleurs qui étaient également avec nous, une cinquantaine jusque-là, n’ont pas reçu leurs rémunérations, car c’était conclu qu’à la fin du festival, vu que la rentrée était gratuite, il était question de leurs rémunérations à la fin », dit-il.
Dans le même cadre, il a s’est prononcé sur les spéculations évoquant qu’il aurait été dédommagé par les autorités. Il apporte une précision. « Nous apprenons que des rumeurs circulent que nous avons été dédommagés, chose que les vendeuses ont crue et ont commencé à nous menacer que, si nous ne leur donnons pas leurs parts de dédommagement, elles vont nous poursuivre. D’ailleurs, c’est ce qui nous a poussés à animer cette conférence pour que tout le monde soit au même niveau d’information, pour que les spéculations puissent cesser, car nous n’avons jamais été contactés par une autorité pour un quelconque remboursement. Je m’inscris en faux, ce sont des contre-vérités : aucune autorité ne nous a appelé pour nous donner un centime », indique Mohamed Foté Kallé. « J’ai même fait un accident : j’ai percuté deux voitures sorties d’usine qui étaient juste au côté de la gendarmerie et qui ont subi des dégâts énormes. Mon état d’âme a beaucoup dégradé depuis cette situation… », a-t-il conclu.
Aminata Camara
